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 Les Apôtres Noirs

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Haseo Holheim
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MessageSujet: Les Apôtres Noirs   Les Apôtres Noirs EmptyVen 17 Oct 2008 - 11:43

Voici donc en avant première les deux premiers chapitres du livre que j'écris en ce moment. Bien sûr, actuellement, il y a largement plus que deux chapitres, mais inutile que j'expose la raison qui fait que j'en poste un nombre aussi limité Wink Pour ceux qui voudrait en voir davantage, ça sera via msn pour transmettre la version bêta des chapitres tirés des premiers jets ^^ Enfin bref, normalement, si j'arrive à le terminer, je devrai avoir une chance de le faire paraître dans le courant de l'année prochaine. Il s'agit d'une histoire en plusieurs volumes mêlant organisations secrètes, arts occultes, fantastique et une intrigue pour le moins particulière.

BREF ! Have a fun ! Et n'hésitez pas à laisser des remarques/critiques/conseils et pourquoi pas suggestions ^^


Dernière édition par Haseo Holheim le Ven 17 Oct 2008 - 11:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les Apôtres Noirs   Les Apôtres Noirs EmptyVen 17 Oct 2008 - 11:44

Les Apôtres Noirs


Chapitre Premier : Les Emissaires


I) Plumes Noires



C’était encore une nuit sans lune où seuls les lampadaires et les lumières aux fenêtres des habitations de Baker Street avaient le droit d’illuminer les rues. Mais à l’approche de minuit, un simple réverbère clignotant de temps à autres se donnait pour but d’indiquer aux rares passants le chemin le plus sûr. Cependant, au pied de l’unique source de lumière, une autre lueur apparut un court instant, juste le temps d’allumer une cigarette. L’un des résidants du quartier, vêtu d’un long imperméable noir et d’un chapeau dans le même ton, s’était adossé au lampadaire qui laissait comme seule parole un bourdonnement électrique dans la nuit noire. Alors que le temps passait, cet homme d’une trentaine d’années répondant au nom de Matthew Holheim restait immobile. Il décroisait néanmoins ses bras de temps en temps pour saisir sa cigarette et laisser une bouffée de fumée s’échapper de sa bouche. L’air se faisait de plus en plus frais alors qu’il semblait attendre quelque chose ou quelqu’un au détour de cette rue mal éclairée. Regardant sa montre en haussant un sourcil perplexe, son visage arborait une expression impatiente, mais également amusée. Ses cheveux bruns mi - longs retombaient en plusieurs mèches devant ses yeux, lui voilant partiellement la vue. Ses iris étaient d’un vert émeraude pigmenté de plusieurs points noirs microscopiques tandis qu’il les fermait afin de mieux ressentir la caresse du vent sur son visage. Ses traits fins et creusés lui donnait un aspect plutôt maladif, comme s’il avait été en proie à une profonde anxiété depuis plusieurs mois.
Regardant alors à nouveau sa montre à gousset, il soupira en constatant minuit et demi. Relâchant une nouvelle bouffée de fumée, il saisit ce qui restait de sa cigarette pour jeter son mégot par terre. Ses deux mains étaient recouvertes par des gants de cuir noir dont la couleur semblait avoir déteinte aux extrémités des doigts. Une odeur assez forte en émanait, laissant aisément deviner le sang qui les avait recouverts aussi bien durant des années que quelques heures avant cet instant. Même si l’odeur du tabac se mêlait à celle de l’hémoglobine qui s’était imprégnée sur ces mains, elle n’était pas assez forte pour masquer la fragrance morbide qui en émanait avec une grande intensité.
Cependant, celui-ci n’eut pas le temps d’allumer sa tige de tabac que des bruits de pas résonnèrent de l’autre côté de la rue. Restant alors immobile, il tourna légèrement la tête de manière à observer du coin de l’œil cette partie de Baker Street. Un rire léger et amusé retentit alors, laissant apparaître un couple de passants dont l’euphorie était sans nul doute à mettre sur le compte de leur ivresse mutuelle. Matthew serra alors légèrement les dents avant de soupirer de manière silencieuse mais néanmoins colérique. Un faux espoir s’envolait alors, car il ne semblait pas attendre ces deux individus qui disparurent rapidement en tournant du côté d’Oxford Street, laissant à nouveau le veilleur dans sa solitude. Mais alors qu’il porta sa main à sa poche pour chercher son briquet, une flammèche fit soudainement irruption devant ses yeux. Elle provenait d’un vieux briquet en argent où étaient visibles les initiales S.A. Malgré sa surprise, son visage prit rapidement un air amusé lorsqu’il avança son visage pour mettre le bout de sa cigarette dans le feu et ainsi l’allumer. Il sortit lentement sa main droite de sa poche pour serrer celle de l’homme qui tenait le briquet. Visiblement, les deux individus se connaissaient au point de se mettre à rire très légèrement en apercevant le visage de l’autre. Holheim fut le premier à prendre la parole, toujours parlant assez bas, sans doute à cause de l’effet qu’avait la nuit de donner l’impression d’amplifier chaque son.
- Je me doutais bien que c’était toi qu’ils enverraient. Mais tu es en retard Simon.
Le nouveau venu referma d’un coup sec le clapet métallique de son briquet avant de le ranger dans sa poche. Son chapeau melon noir était parfaitement assortit avec sa tenue similaire en tout point à celle de Matthew. Sans même regarder celui-ci, il s’adossa à son tour au réverbère, de manière à ce que le poteau métallique soit le seul obstacle entre lui et son camarade. Poussant un soupir profond qui laissa de la buée sortir de sa bouche, le dénommé Simon semblait dans un état d’esprit totalement différent de celui de Holheim. Lorsqu’il ouvrit sa bouche, le ton de sa voix semblait plus posé, mais également plus grave, contrairement à Matthew qui parlait de manière amusée.
- Si tu m’attendais, alors tu dois savoir ce qui m’amène et qui m’a envoyé ? murmura Simon en relevant la tête, fixant le coin de la rue d’un air morose.
Toujours avec cette expression des plus ironiques, son interlocuteur posa sa main sur le sommet de son long chapeau pour le retirer, laissant ses cheveux à l’air libre, ceux-ci se balançant de temps à autres au grès de la brise qui parcourait Baker Street. Tout en baissant les yeux en faisant mine d’épousseter son couvre-chef, son visage sembla alors lentement se décomposer. Les iris verts de Matthew exprimaient désormais une profonde mélancolie et le ton de sa voix se fit plus profond lorsqu’il s’adressa à son acolyte.
- Je sais. Mais tu dois te douter que si nous nous affrontions, l’issue de ce combat est aussi incertaine pour toi que pour moi. Nous pourrions bien sûr nous livrer à une lutte sans merci où le prix de la victoire serait trop lourd pour nous deux. J’ai déjà tué Cylia… alors la logique voudrait que je n’aie aucun scrupule à tuer un vieil ami.
Le mouvement du buste de Simon sous l’effet de ses inspirations profondes cessa alors soudainement lorsque Matthew lui fit cette révélation qu’il jugea pour le moins surprenante. Plongeant sa main dans sa poche droite, il en sortit un mouchoir blanc pour s’éponger le front. Sa voix se fit plus grave et emplie d’une certaine émotion. Il se tourna légèrement pour regarder l’expression qu’arborait Holheim.
- Tu as tué… ta propre femme ? ajouta - t - il avec un air perplexe, comme s’il ne pouvait concevoir ce fait.
Toujours avec un naturel assez déroutant, Matthew tira alors son chapeau vers le bas, le laissant légèrement penché en avant afin de masquer ses yeux. Il parla avec un ton détaché, presque froid, mais dont on pouvait quand même ressentir un certain ressentiment, par le balbutiement de certains mots et l’hésitation dont il faisait preuve.
- Après en avoir discuté, elle et moi avons convenu que c’était la meilleure décision. Elle savait que quelqu’un serait envoyé tôt ou tard pour ça. Et comme elle savait que ce serait sûrement toi, elle a voulu t’épargner cette peine.
A ces mots, l’interlocuteur de Holheim réagit plutôt violemment. Il sortit cette fois sa main droite de sa poche pour saisir assez rapidement le cou de Matthew, le soulevant du sol en le plaquant contre le réverbère. Les sourcils froncés de Simon lui donnèrent alors une expression plus dure, sans pour autant montrer une certaine colère. Il n’était néanmoins pas absurde de penser qu’intérieurement, il devait en être autrement. Les pieds de Holheim ne touchaient plus le sol et il agrippa le bras droit de Simon avec ces deux mains, se débattant un court instant avant de ne soudainement plus bouger. Le lampadaire commença alors à grésiller légèrement, sans doute sous l’effet du choc qu’il venait de recevoir. Cependant, sa lumière commença à faiblir lentement, très lentement. Au final, la faible source de lumière blanche passa au jaune, sans doute par une diminution de courant pourrait-on penser.
Mais la zone éclairée diminuait de plus en plus, jusqu’à ce que la lumière s’éteigne pour de bon. Un violent courant d’air venu de nulle part fit remuer la chevelure de Simon tandis que son étreinte se referma sur le vide. Le corps de Matthew semblait avoir volé en éclat, libérant des centaines de plumes noires qui s’envolèrent violemment. De son côté, l’homme au chapeau melon ne sembla nullement impressionné par cette étrange manifestation. Son visage redevint alors soudainement impassible tandis que derrière lui, il entendit le souffle d’un homme qui rejetait de la fumée de cigarette. Un léger rictus se dessina alors sur le visage de Holheim qui était alors apparut brusquement derrière Simon.
- Tu devrais savoir que cette méthode n’est pas la plus efficace pour me tuer… Albert Simon. Pourquoi n’utiliserais-tu pas le pouvoir que tu as acquis si durement ?
Sans qu’il ne bouge lui-même, l’ombre de Simon sembla s’allonger pour prendre une forme assez démesurée. En effet, on pouvait aisément voir se dessiner un corps massif doté d’une paire d’ailes assez imposantes, celles - ci semblables aux attributs qu’arborent les chauves-souris. La tête ressemblait à celle d’un cheval tandis qu’un grognement roque résonna alors dans la rue. L’expression arrogante de Matthew disparue, le laissant lever le visage vers le ciel dont les nuages couvraient les étoiles, rendant l’obscurité de cette heure tardive encore plus oppressante. Les yeux à moitié fermés, lui donnant un air aussi bien fatigué qu’attristé, il soupira alors à nouveau, laissant ses deux mains s’enfoncer dans ses poches.
- Simon… la raison pour laquelle j’ai tué Cylia est la même que celle pour laquelle je vais te laisser m’exécuter cette nuit.
Immédiatement, l’ombre d’Albert Simon se rétracta pour reprendre une apparence normale. Un sourcil assez haussé lui donnant un air plutôt perplexe se dessina sur son visage alors qu’il ne dit aucun mot, semblant attendre les explications de son interlocuteur.
- Nous avons tous deux convenus, elle et moi, qu’il était impossible d’échapper à l’organisation. Plutôt que de périr tous les quatre, nous avons jugé qu’il serait bon de… nous sacrifier afin de permettre à Dante et Haseo de s’en sortir.
Sans ajouter un mot, Matthew baissa sa tête pour regarder Simon dans les yeux. Ce dernier prit une profonde inspiration avant de prendre la parole, un air blasé sur le visage.
- Ca ne m’étonne pas de Cylia à vrai dire. Mais, pourrais-je te demander comment tu comptes faire pour que tes deux fils survivent sans leurs parents ?
Un large rictus amusé s’afficha sur le visage de Holheim alors qu’il leva à nouveau les yeux au ciel, ce qui lui donnait un air des plus ironiques et laissait la place à un sous-entendu pour le moins évident aux yeux de l’homme envoyé pour le tuer. Celui-ci comprit après juste quelques secondes en entendant le rire léger de Matthew. Agitant alors soudainement son index de gauche à droite assez nerveusement pour signaler son désaccord, il s’adressa à Holheim sur un ton des plus nerveux.
- Il n’en est absolument pas question ! Ne rejette pas tes responsabilités sur moi ! Tes fils doivent avoir deux ans pour l’un et huit mois pour l’autre. Et en ce qui me concerne, je n’ai aucune notion à propos de l’élevage des enfants !
Le visage de Matthew se détendit alors, laissant apparaître un air serein et mélancolique à la fois, totalement en contraste avec l’expression qu’il arborait précédemment. La pluie commença soudainement à tomber sur Baker Street, laissant couler les gouttes d’eau le long des rainures des chapeaux des deux hommes. Le jeune père de famille semblait déjà avoir pris sa décision sans tenir compte de celle de la personne venue pour le tuer.
- J’ai déjà confié Dante à cette autre personne pour m’assurer qu’il ne lui arrivera rien. Haseo quant à lui ne pourra pas survivre si tu ne l’aides pas. Tu dois sûrement penser que je fais un bien piètre père de famille, mais je n’avais pas le choix. Tu te dois de prendre en main l’éducation de Haseo, de le préparer à ce qu’il devra surmonter et supporter. Je sais que tu es la bonne personne pour cela Albert. Contrairement à moi, tu sauras les empêcher de choisir le chemin qui mène à la finalité que je m’apprête à emprunter.
Face à de telles paroles, Simon ne savait quoi répondre. Seul le bruit du clapotis que produisaient les gouttes de pluie tombant dans les diverses flaques de la rue parvenait alors aux oreilles des deux hommes. Ce fut Simon qui brisa le silence en soupirant, portant sa main gauche dans sa poche pour sortir un tube circulaire assez long. Il vissa l’objet insolite à l’extrémité d’un pistolet préalablement sorti de sa poche avant de regarder Matthew. Ses yeux à demi - fermés montraient bien qu’il ne voulait laisser aucune émotion transparaître sur son visage. Peut-être s’il l’avait fait, cela aurait été la tristesse qui serait apparut, plutôt que la mélancolie d’une mort venue prendre son ami dans une nuit pluvieuse. Cela signifiait-il qu’il acceptait de prendre en charge l’enfant de ce dernier ? Matthew semblait le penser à en croire son attitude décontractée. Lorsqu’il eut fini de se préparer, Simon pointa alors le canon de l’arme droit vers le visage de Holheim, semblant hésiter un instant. Sa main trembla presque lorsqu’il aperçut le sourire léger qu’arborait son ami, masquant son regard sous ses cheveux noirs. Le doigt sur la détente, le coup ne semblait pas vouloir partir, comme si cette partie de l’arme résistait à son propriétaire, ne voulant pas être pressée.
Au final, à minuit et quarante - huit minutes, un coup de feu retentit dans Baker Street, ne dépassant pas quelques décibels et n’alertant personne, camouflé par un silencieux. Alors que le corps de Matthew chuta en arrière, laissant ses pieds se décoller du sol pour le laisser flotter dans les airs avant qu’il ne tombe, au contact des pavés trempés et glacés de la petite rue londonienne. Le corps du jeune homme disparut soudainement dans une véritable pluie de plumes noires. Ce qui resta du passage de Matthew ne fut qu’un long imperméable et ces plumes qui tombaient comme une neige sombre, comme des larmes obscures. Baissant alors son bras, c’est en tremblant qu’Albert dévissa le silencieux du pistolet avant de ranger les deux éléments dans les poches du long manteau noir qu’il portait. Il ramassa ensuite celui de l’homme qui se tenait face à lui quelques instants auparavant et qu’il ne reverrait sans doute jamais. Personne n’aurait alors su dire s’il s’agissait de la pluie qui ruisselait sur le visage de Simon ou si des larmes venaient de couler le long de ses joues, mais c’est d’un pas décidé qu’il se dirigea vers l’appartement qui se trouvait juste derrière le lampadaire.
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Haseo Holheim
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MessageSujet: Re: Les Apôtres Noirs   Les Apôtres Noirs EmptyVen 17 Oct 2008 - 11:46

Arrivé devant la porte d’entrée, l’homme au chapeau melon marqua une légère pause, montrant toute l’hésitation qu’il avait à entrer. Il aurait très bien pu laisser l’enfant en ce lieu et s’en aller sans tenir la promesse faite à Matthew, mais il semblait ne pas pouvoir s’y résoudre. C’est avec une main tremblante qu’il crocheta la serrure, ce qui lui demanda plus de temps qu’à l’accoutumée. Une fois la porte ouverte, il laissa celle-ci claquer contre le mur, semblant vouloir rester sur le pallier. Ce ne fut qu’après une grande inspiration qu’il se décida à poser le pied dans la demeure, laissant le plancher craquer alors que résonnait le clapotis des gouttes qui tombaient une à une sur le sol en bois. Toujours aussi hésitant dans sa démarche, il franchit le mince couloir d’entrée qui donnait sur un escalier dont les marches étaient recouvertes par un tapis rouge dont plusieurs barres dorées le gardaient attaché à celles-ci. Laissant sa main érafler la tapisserie blanche de l’entrée, il monta les marches une à une, regardant les quelques cadres accrochés aux murs.
On pouvait voir sur les photos sous verre une jeune femme assez belle, avec de longs cheveux blonds, aux côtés de Matthew. Ces quelques clichés montraient bien que les deux amants avaient beaucoup voyagé de par le monde, étant donné les différents endroits où furent prises les photos. Certaines d’entre - elles étaient faciles à situer, laissant entrevoir un coup les pyramides d’Egypte, un coup la tour Eiffel. On pouvait même voir sur l’une d’entre elle un club de jazz qui devait se trouver aux Etats - Unis. C’est du moins ce que l’on pouvait en conclure en regardant l’aspect de la voiture de police que l’on apercevait. Alors qu’Albert regardait ces cadres au fur et à mesure de son avancée dans la maison, une légère nostalgie sembla s’installer au sein de son âme. Il fut alors stoppé dans sa progression par une autre photo, cette fois-ci déposée sur le meuble d’entrée, dans un cadre aux motifs soignés. On pouvait y voir Matthew Holheim ainsi que Cylia le jour de leur mariage. La photo était datée du quatre janvier 1987. Seulement trois années séparaient cette photo du moment de la mort des personnes se trouvant dessus. L’homme au chapeau melon était lui aussi présent dans le cadre, en arrière plan parmi le peu d’invités présents ce jour là. Comme à son habitude, il semblait surveiller les mariés avec un air protecteur mais néanmoins inquiet. Devant de tels souvenirs, il laissa alors s’échapper un long soupir, prenant son chapeau qu’il porta contre sa poitrine en restant immobile, laissant ses pensées vagabonder au rythme de ses moments appartenant au passé. Il fallut qu’il entende un cri pour le moins perçant venant de l’étage au-dessus pour être tiré de sa nostalgie.
C’est dans un sursaut de peur qu’il reprit alors ses esprits avant de gravir rapidement les marches pour arriver au palier de l’étage supérieur. Une fois là, Simon était face à deux portes blanches entre-ouvertes. Entendant clairement les cris d’un nourrisson derrière celle de droite, il poussa lentement la porte de gauche pour apercevoir un grand lit, plutôt large sur lequel se dessinait une forme similaire à celle d’un être humain. C’est toujours plein d’hésitation qu’il s’avança dans la pièce, ignorant les cris qui provenaient de la chambre voisine. Au moment où il fut à côté du lit, il souleva délicatement le voile de soie qui recouvrait le corps d’une jeune femme. Elle semblait dormir paisiblement, mais son corps ne montrait aucun mouvement respiratoire, aucun signe de vie. Ses cheveux blonds reposaient sur l’oreiller sans être en bataille, donnant une impression de sérénité dans ce sommeil sans fin. Albert Simon plissa légèrement ses yeux, laissant apparaître un air de regret et de peine sur son visage. Il s’assit lentement sur le lit, tenant toujours son chapeau melon de sa main droite. Le tueur resta ainsi près d’une trentaine de secondes, à contempler la défunte. Une tâche humide se déposa alors sur le drap blanc, signe d’une unique larme versée par l’assassin. C’est dans un long soupir en relevant la tête que Simon s’adressa au corps inerte sur un ton mélancolique et empli de tristesse.
- Je t’avais dis que cette histoire se finirait ainsi.
Il laissa alors de nouveau une larme sortir de son œil gauche tandis que ses poings se serrèrent, froissant la couverture sur laquelle ils étaient posés. L’homme prit alors une profonde inspiration pour ravaler sa tristesse et ses regrets avant de se relever, recouvrant au passage le visage de la jeune femme du voile blanc, comme avant qu’il n’arrive. Il était plutôt étrange d’observer que Simon ne pleurait que d’un œil, l’autre semblant pourtant en parfait état pour exécuter la même opération. Mais pourtant, cet œil était toujours aussi sec et ne montrait aucun signe laissant à penser qu’il finirait par s’humidifier et laisser couler une quelconque larme. Malgré ce fait, il passa son chapeau melon devant lui pour le remettre sur sa tête. A l’instant où il le posa, son visage redevint froid et inexpressif, comme si ce qui s’était passé précédemment n’avait jamais eu lieu. Malgré cela, la trace laissée par la larme qui avait coulé le long de sa joue était toujours visible, et c’est d’un geste presque mécanique qu’il sortit un mouchoir blanc de sa poche pour l’essuyer. Comme tout ce que semblait posséder cet homme, les initiales S.A. étaient brodées dessus.
C’est alors d’un pas ferme qu’il sortit de la chambre, prenant soin de fermer la porte derrière lui. Il se dirigea alors vers la pièce voisine où résonnaient toujours les cris d’un enfant en bas âge. Ce dernier se trouvait dans un berceau plutôt large, avec des barreaux en bois sur le côté, sans doute pour éviter une éventuelle escapade nocturne. Contrairement aux chambres de nouveaux - nés, les murs n’étaient pas tapissés d’une couleur vive et agressive, mais d’un bleu marine sombre qui donnait une impression de profondeur oppressante. À côté du berceau se trouvait un canapé miniature où étaient disposées deux peluches à la nature plutôt opposée. L’une étant une cigogne blanche tout à fait classique, et l’autre se trouvant être un dragon noir aux ailes bordées de rayures rouges.
Simon s’approcha de l’être qui reposait au milieu des draps en batailles de par ses gesticulations répétées. Un nourrisson de quelques mois regarda alors cet homme qui lui était inconnu avec un air intrigué, mais semblant à la fois être amusé et cessant alors ses jérémiades. Le nourrisson tendit ses doigts potelés vers lui en émettant quelques sons incohérents, semblant vouloir l’attraper. Le tueur de son côté, ne savait trop comment réagir. Ce n’était pas pour lui une situation ordinaire que de prendre un enfant dans ses bras. Il se débrouilla assez maladroitement, de manière embarrassée et empotée. Au bout du compte, il tenait le jeune Haseo par un pied, le laissant la tête à l’envers, ce qui semblait amuser l’enfant au plus haut point. Il lui fallut regarder à plusieurs reprises la photo de Cylia tenant le bébé pour comprendre comment il fallait faire à son tour. Lorsqu’il eut fini sa mise en place, Haseo le regardait de ses grands yeux marrons, mettant ses deux mains miniatures devant sa bouche pour commencer à baver dessus. Albert poussa un profond soupir en dorlotant le chérubin tellement violemment qu’il devait avoir l’impression d’être bercé au-dessus d’une vieille machine à laver. Sans plus attendre, l’homme au chapeau melon se dirigea vers la sortie de la pièce, mais tout de même d’un pas assez lent, sans doute de peur de faire un faux mouvement qui se conclurait par la chute du jeune Holheim.
Cependant, alors qu’il allait passer la porte, un craquement se fit entendre sur le plancher. Ce simple son fit s’immobiliser l’homme qui tenait l’enfant dans le creux de son bras gauche. Lentement, il tourna la tête en arrière, regardant l’ensemble de la pièce. C’est alors d’un geste violent qu’il frappa le mur de sa main droite, empoignant une partie de celui-ci. Alors qu’il tentait de l’arracher, la tapisserie semblait s’étirer vers le point tenu par Simon, comme si une partie de celle-ci se décollait sans s’arracher. Au final, ce fut une forme humaine aux couleurs du mur bleu marine avec la petite frise décorative en son centre qui fut extirpée. L’homme au chapeau melon serra les dents en renforçant son étreinte sur ce qui semblait être la gorge de cet invité surprise qui ouvrit deux yeux dont l’iris était semblable à celui d’un reptile.
- Maudit Déchu ! Qu’est-ce que tu fabriques ici ? s’exclama Albert qui ne semblait pas ravi de cette rencontre avant de relâcher la gorge du nouveau venu. Ce dernier passa sa main sur son oesophage en tentant de reprendre sa respiration.
- Toujours aussi vigilant à ce que je vois Simon. Rétorqua la créature entre deux inspirations saccadées tandis que sa couleur de peau changea, laissant apparaître un large manteau noir en dessous duquel se trouvaient un simple pull de couleur verte plutôt foncée et un jean bleu terne.
- Avec les personnes comme toi j’y suis obligé. Maintenant expliques moi pourquoi tu me surveillais où je me verrais dans l’obligation d’user de quelques méthodes peu orthodoxes pour connaître tes motivations.
- Inutile. Je devais juste voir si tu accomplissais la tâche qui t’a été confiée. Une fois que tu aurais fait ce qui a été convenu, si tu y parvenais, je devais te dire que tu étais convoqué au lieu de réunion. Si tu échouais, je devais juste retourner le leur dire.
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MessageSujet: Re: Les Apôtres Noirs   Les Apôtres Noirs EmptyVen 17 Oct 2008 - 11:47

L’assassin regarda l’homme au teint pâle dont les traits livides laissaient à penser qu’il était plutôt de nature fragile, bien que Simon doute réellement que ce soit le cas. Cette personne semblait avoir le don soit de se fondre dans la matière en prenant les mêmes caractéristiques que l’élément avec lequel il fusionnait, soit de pouvoir se rendre totalement invisible en changeant la pigmentation de sa peau. Le surnom de Déchu qu’Albert lui avait donné était quant à lui dénué de sens pour n’importe qui, mais l’inconnu ne semblait pas s’en étonner. C’est alors que le porteur du nourrisson fit dos à l’autre homme, ne tournant que légèrement sa tête dans sa direction pour afficher un regard assez agressif dont on ressentait comme une aura meurtrière, en direction du caméléon humain.
- Maintenant que tu as fait ce que tu devais faire, disparais rapidement.
- Tu ne comptes pas t’enfuir avec cet enfant au moins ?
- Pour aller où ? Tu devrais savoir que l’on ne peut pas échapper à l’organisation. Même Holheim l’avait compris. Ajouta Simon après un bref soupir, d’une voix fatiguée.
Il descendit alors les marches avant de sortir de la maison sans être suivit par son chaperon, du moins pas par le même chemin. En effet, celui qui portait le surnom de Déchu apparu au - dessus de la porte, les pieds collés au mur, défiant les lois de la pesanteur en restant ainsi à l’horizontale comme si de rien avant de s’adresser à nouveau à celui qu’il était chargé de surveiller.
- Il était convenu que tu tues l’enfant aussi il me semble.
- Je sais ce que j’ai à faire. rétorque Albert en continuant de marcher.
- Et tu comptes te rendre devant eux avec l’une des personnes que tu devais éliminer ? Aurais – tu des tendances suicidaires ?
- Non, mais continuer de me suivre comme tu le fais me fait penser que toi tu en as.
- C’est bon, j’ai compris, rétorqua le jeune homme avant de disparaître comme il était apparu, laissant derrière lui quelques bruits aux étranges sonorités poisseuses qui s’éloignaient au fur - et - à - mesure que le temps passait.
De son côté, Simon monta dans sa voiture, si l’on pouvait qualifier ainsi l’antiquité qui lui servait de moyen de transport, avec toujours au creux de son bras le jeune Holheim qui venait juste de bailler de fatigue. C’est dans un bruit plutôt assourdissant que la vieille deux chevaux noire démarra, laissant sa carcasse métallique trembler à la manière d’un vieux toasteur, avant de se diriger vers la sortie Sud de Baker Street en direction de l’abbaye de Westminster. Aux commandes de son véhicule, l’assassin avait déposé le nourrisson sur le siège de gauche tandis qu’il roulait à vive allure malgré l’âge de la chose qui lui servait de voiture. Il ne tarda pas à arriver rapidement aux abords de l’immense bâtisse qui était tout aussi impressionnante que l’on semblait le dire de par le monde. Les deux tours symétriques de style gothiques surplombaient les jardins environnants tandis que Simon s’avançait vers l’entrée. Les gardes ne bougèrent pas d’un pouce lorsqu’il se mit juste en face d’eux. Là, il resta immobile un court instant, fixant l’un des deux hommes qui se trouvaient sur son chemin droit dans les yeux. Une bien étrange atmosphère s’installa alors entre les deux hommes qui se défiguraient. Le gardien commença alors à voir apparaître sur son front plusieurs gouttes de sueur qui dégoulinèrent lentement le long de sa tempe. Ses yeux s’affolèrent alors avant qu’il ne les baisse, cessant de dévisager Albert dont il s’écarta du passage, le laissant entrer dans la nécropole royale.
L’homme au chapeau melon se précipita alors, poussant la porte assez brutalement pour au final mettre pied dans le sanctuaire. Ce ne fut qu’après plusieurs minutes de déambulations pendant lesquelles il traversa plusieurs couloirs et escaliers qu’il arriva finalement face à un mur de pierre tout à fait banal. Il prit une profonde inspiration alors que Haseo poussa un léger braillement en se réveillant, étirant ses membres comme le ferait un animal tiré de son sommeil. Finalement, l’homme au chapeau melon posa sa main gauche à plat sur l’une des pierres. Après quelques secondes durant lesquelles il ferma les yeux comme pour se concentrer, son ombre s’élargie alors soudainement, reprenant la forme qu’elle avait arboré face à Matthew dans la rue de Baker Street. On pouvait voir sur le sol s’étendre l’obscurité en prenant la forme d’une créature dotée d’une paire d’ailes proches de celles des chauves-souris alors que la tête ressemblait à celle d’un cheval ou d’un animal du même genre. Un étrange murmure se propagea alors au sein des murs de l’abbaye pendant plusieurs secondes avant que Simon n’ouvre à nouveau les yeux. Ceux-ci étaient animés d’une lueur écarlate mais qui ne brillait aucunement, comme s’il s’agissait d’une couleur naturelle.
La pierre sur laquelle il avait la main posée commença à rougir lentement avant de s’encastrer dans le mur où elle était. Le sol sembla alors remuer sous les pieds du meurtrier avant que l’endroit où il se trouvait ne s’enfonce dans le carrelage de l’abbaye, à la manière d’un ascenseur. Tandis qu’il descendait, la seule source de lumière dont il disposait était le trou par lequel il était arrivé, le reste n’étant qu’obscurité autour de lui. A la manière dont il s’éloignait de son point de départ, il n’était pas difficile de comprendre que la vitesse de descente était des plus élevée alors que ses habits ne semblaient même pas flotter à cause d’un éventuel déplacement d’air. Au final, il descendit tellement loin qu’il lui était impossible de percevoir le peu de lumière qu’il avait précédemment. Se trouvant dans un noir total avec Haseo dans les bras, il ne fit pas un seul mouvement, attendant un événement qui ne semblait pas arriver. C’est ainsi que seul au milieu d’épaisses ténèbres, il finit par entendre des bruits de pas qui résonnaient autour de lui. Les dalles sur lesquelles il était descendu commencèrent alors soudainement à luire, produisant une lumière blanche assez agressive sans que Simon ne sourcille.
Tandis qu’un son cristallin émanait du support d’Albert, d’autres dalles illuminées produisant un son aux sonorités de même nature mais différentes de par leur ton apparurent, disséminées autour de lui en cinq points. Cinq personnes sorties d’on ne sait où se placèrent en leur sein, toutes vêtues d’une longue cape noire fermée devant eux leur donnant un aspect pour le moins fantomatique. La seule chose les différenciant était sans nul doute les masques blancs qu’ils portaient. En effet, si dans la forme ils étaient tous similaires, chacun d’eux portaient un signe différent. Celui juste en face de Simon était affublé de la marque cabalistique se traduisant par « l’Exécuteur », alors que celui à sa droite était marqué par « le cheval » et celui de gauche « l’Avarice ». Les deux autres se trouvaient derrière Albert avec marqué respectueusement « Prince de l’Ouest » et « La Tempête ». Le premier à ouvrir le débat fut l’Exécuteur. Il avait une voix plutôt froide qui ne montrait rien d’autre que de la sévérité dans ses paroles lorsqu’il s’adressa à Simon.
- L’Ombre a – t – elle été détruite ?
- Parfaitement. Tout ce qui en reste sont les plumes noires qui se sont dispersées lorsque son âme s’est éteinte. répondit l’assassin sans hésitation.
- L’enfant que tu tiens dans les bras ne serait quand même pas le sien ? demanda le porteur du masque de l’Avarice sur un ton encore moins agréable que son prédécesseur.
- Si, c’est bien son fils. J’ai pu tuer Holheim à la seule condition de le recueillir. Affirma Simon en restant droit sans montrer de signe d’hésitation dans sa voix.
- Ceci n’était pas convenu dans nos accords Albert ! affirma calmement la personne surnommée « la Tempête », montrant par sa voix qu’il s’agissait d’une femme qui devait être âgée à peine de la vingtaine.
- Je suis désolé Alrinach, mais la réaction de Matthew n’était pas celle à laquelle nous nous attendions. continua posément Simon en répondant à son interlocutrice.
- Il a exigé que tu élèves son fils en échange de sa vie n’est – ce pas ? affirma le Cheval d’un ton sûr de lui comme s’il avait été présent lors de la scène.
- Effectivement Orobas. Mais je sais que certaines personnes ici présentes ne seront pas de cet avis. N’est – ce pas Mammon ?
- En effet. Tu connais nos règles ! Cet enfant est né d’une union qui n’aurait jamais du avoir lieu. Les êtres hybrides dans son genre ne doivent en aucun cas être laissés en vie. s’exclama violemment le porteur du masque de l’Avarice.
- Je connais parfaitement nos règles. Cependant tu dois comprendre que je ne trahirai pas la parole donnée à un vieil ami. enchaîna l’homme au chapeau melon sur un ton relevant plus du défi qu’autre chose.
- Ce n’est pas parce que tu es le porteur du pouvoir d’Adramelech que tu as le droit d’outrepasser tes fonctions Simon, affirma alors soudainement le « Prince de l’Ouest », bien que je doute que tu sois venu ici sans savoir cela. C’est donc que tu as quelque chose à proposer en échange de la vie de cet enfant.
- Magoa… tu te dois de savoir que la règle concernant ce genre de cas est formelle. Il faudrait une contrepartie de la part de Simon avec une valeur excessivement grande pour que l’on accepte de le laisser repartir avec cet enfant.
L’Exécuteur venait de prononcer ces mots avec un calme toujours aussi déroutant, tandis que celui appelé Mammon semblait perdre patience. Orobas, porteur du masque du Cheval, quant à lui restait calme, écoutant attentivement les propos qui se débattaient devant lui. Aux vues de la manière dont les choses se passaient, il était évident de voir que c’était lui qui avait le pouvoir de décision dans cette réunion.
- J’ai en effet quelque chose à proposer d’une valeur équivalente. reprit Albert en coupant le silence pour le moins pesant qui venait de s’installer.
- Tu dois savoir que je suis très stricte en ce qui concerne le commerce Simon. soutint Mammon en relevant la tête d’un air pour le moins hautain.
- Pour la personne qui incarne le pouvoir du démon de l’avarice, cela ne m’étonne guère. Chacun de nous ici excepté moi porte le nom d’un dirigeant de la démonologie dont nous avons reçu la force dès notre plus jeune âge. Magoa, le roi d’Occident. Mammon, le démon de l’avarice, ambassadeur d’Angleterre. Alrinach, présidente des tempêtes et autres déluges. Alastor, l’exécuteur des hautes œuvres. Orobas, le grand prince, et pour finir, moi, Albert Simon, porteur de la force d’Adramelech, grand chancelier.
- Tu as beau être grand chancelier, tu n’es que le huitième dans la hiérarchie du grand conseil des Emissaires.
- Ce n’est pas parce que tu as un important pouvoir de décision que tu es là Mammon, c’est parce que tu es responsable de cette partie de notre territoire. Je pense donc que tu n’es pas enclin à me donner des leçons de hiérarchie.
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Haseo Holheim
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MessageSujet: Re: Les Apôtres Noirs   Les Apôtres Noirs EmptyVen 17 Oct 2008 - 11:48

Le ton semblait monter entre les deux hommes, bien que leurs voix restent des plus calmes et posées qui soient. Cependant leurs propos ne cessaient de les mettre en opposition et une joute verbale semblait s’installer lentement mais sûrement. Ce fut alors Alrinach qui rompit ce dialogue de sourd en soupirant avant de prendre la parole de manière beaucoup moins posée que les deux hommes.
- Nous ne sommes pas ici pour nous disputer un éventuel titre de celui qui a les chevilles les plus enflées. Ecoutons d’abord ce que Simon a à nous proposer avant de donner notre avis.
Les esprits jusque là échauffés se calmèrent soudainement après l’intervention de la jeune femme. Quelques soupirs exaspérés se firent entendre, mais le froncement de sourcil perceptible derrière le masque d’Alrinach dissuada les éventuels dissidents d’aller plus loin. Ce fut alors un bâillement de Haseo qui rompit le silence avant que Simon ne prenne la parole.
- En effet. La seule chose intéressante que j’ai à proposer est la démission de mon poste au grand conseil.
La déclaration fut suivie d’un silence pour le moins pesant qui montrait bien la surprise des interlocuteurs de l’assassin lorsqu’il finit sa phrase. Chacun d’entre eux le regardaient avec des yeux ronds, attendant la suite de son discours.
- Je sais bien qu’étant l’un des rares humains à cent pour cent au sein des têtes dirigeantes de l’organisation, mon admission a été pour le moins très controversée. Ma démission à ce statut en satisfera plus d’une personne qui pourraient voir en moi un éventuel opposant sérieux avec les moyens d’entraver leurs actions.
- Tu te rends tout de même compte que nous ne pouvons pas accepter de te laisser errer dans les rues avec ce que tu sais sur nous… à tous les points de vue, souligna alors Magoa d’un air toujours aussi sérieux et impassible.
- Je le sais, mais je n’ai jamais dit que je coupais les ponts avec vous. Je suis toujours le « bras armé » des Emissaires.
- Tu veux donc demeurer un simple tueur à gages à notre service ?
- Exactement. affirma soudainement Simon d’un ton des plus sûr de lui.
- C’est en effet beaucoup donné, mais ça n’est pas suffisant et tu en es conscient, remarqua Mammon avec les sourcils froncés et un ton beaucoup plus grave que précédemment.
- Je le sais. Mais en plus de cela, vous devez savoir que nous aurons besoin de cet enfant dans les temps qui viennent.
- Quelle en sera la raison ? demanda alors Alastor, resté silencieux jusque là en observant la tournure des événements.
- Dante a été confié au contractant de Michaël.
Une fois de plus, la révélation de Simon suffit à faire la surprise au sein du conseil qui se tenait autour de lui. La simple évocation du nom de Michaël fit reculer d’un pas Orobas alors qu’Alrinach resta la bouche ouverte, le menton posé sur sa paume de main. Profitant de ce silence, Albert continua sur sa lancée.
- Vous savez pertinemment que tant que cet enfant sera sous la protection de cet homme, aucun de nous ne pourra l’atteindre. De plus, Dante est de la même condition que Haseo. S’ils ont un être né de cet union dans leur camp et qu’il leur obéit, alors nous devrons nous préparer, quitte à devoir enfreindre nos règles et à voir cet enfant se retourner contre nous. Les risques sont les mêmes dans le camp de nos adversaires et je ne suis pas étonné que Matthew se soit adressé à cet homme. Il savait pertinemment que cela nous forcerait la main.
- Le père de Haseo était une Ombre. Une telle créature est trop instable pour que même nous, nous acceptions de nous allier avec.
- Lorsque Matthew était à votre service durant ces dernières décennies, vous n’avez pourtant rien tenté pour le neutraliser.
- Mais Matthew est l’une des rares Ombres à avoir réussi à rester lui-même. Rien ne garanti qu’il en sera de même pour son fils. De plus sa nature croisée le rendra sûrement plus instable.
- Alrinach, c’est un risque que je suis prêt à courir. Nous ne savons certes pas ce qui pourrait advenir de l’union de deux êtres de nature aussi opposée, mais ne voit pas la chose comme une épée de Damoclès. C’est également une opportunité en or. Et si ma proposition ne vous parait pas satisfaisante, alors en plus de cela, je me porte garant de cet enfant. S’il part hors de contrôle, je me chargerai moi - même de son exécution.
Cette fois-ci, ce fut un silence dubitatif qui se fit autour de l’homme qui portait le nourrisson. Chacune des personnes masquées réfléchissaient à la décision qu’elles allaient prendre. Ce fut alors Alastor qui prit la parole en premier, coupant l’herbe sous le pied de ses confrères.
- Cette décision ne relève plus de la compétence d’un conseil mineur comme celui – ci. Il convient de demander la permission à une personne plus avisée, à savoir celui du haut conseil. Ils doivent certainement être déjà au courant de la situation, aussi je m’en vais les prévenir vis - à - vis de ce choix afin qu’ils se concertent et nous donnent une réponse le plus tôt possible.
Sans même attendre, il disparut soudainement, laissant la lumière du dallage où il se trouvait s’éteindre lentement avec une sonorité grave. Les épaules d’Albert retombèrent en même temps qu’il poussa un soupir de soulagement. De sa main libre, il prit son mouchoir pour s’éponger son front sur lequel perlaient plusieurs gouttes de sueur. Les quatre autres membres du conseil se retirèrent alors un par un, laissant l’homme au chapeau melon dans la lumière des dalles sur lesquelles ses pieds étaient posés. Il jeta alors un regard au nourrisson qui brandit ses deux bras comme pour essayer d’attraper le visage de Simon. Ce dernier haussa un sourcil perplexe avant de s’adresser au bébé.
- Ce ne sont pas tes manières et ton air mignon qui vont attendrir ces personnes, du moins si on peut les appeler ainsi.
Plusieurs minutes s’écoulèrent ainsi, laissant Albert et l’enfant seuls pour qu’au final, Alastor ne finisse par réapparaître de la même manière que la première fois. Son ton n’avait toujours pas changé et il semblait toujours aussi distant des choses à sa manière de parler lorsqu’il s’adressa à son interlocuteur.
- Les faits ont été exposés et le jugement délibéré.
À nouveau, quelques gouttes de sueur firent leur apparition sur le front de Simon tandis qu’il ne quittait pas l’Exécuteur des yeux. Sa main libre sembla se diriger vers sa poche où il avait caché le pistolet avec lequel il avait abattu Matthew plus tôt dans la soirée. Ce geste lent d’approche de l’arme montrait qu’il n’était pas sûr du tout de la décision qui allait être rendue. Les pensées de l’assassin étaient embrouillées et il ne savait guère ce qu’il allait faire si jamais le verdict était en totale opposition à ses requêtes. Néanmoins, il conserva son calme du mieux qu’il put, sentant malgré tout son cœur battre à une vitesse assez inquiétante. Alastor continua sur sa lancée, laissant ses paroles résonner dans l’obscurité.
- Il a été décidé que Haseo Holheim se verrait épargné. Néanmoins, toi, Albert Simon, contractant d’Adramelech, nous t’en confions la garde à quelques conditions que voici. Tu es libre d’élever cet enfant comme bon te semble, mais il ne doit jamais connaître sa véritable nature. Seules ses facultés obscures devront être développées. Peu importe la manière, il ne devra en aucun cas montrer ne serait – ce qu’une fois une quelconque hostilité envers l’un des membres de notre société. Et voici enfin les deux points les plus importants.
Simon resta silencieux sous l’apparence pour le moins officielle des propos tenus par celui qui était considéré comme un véritable cube de glace émotionnel au sein de l’organisation, de la même manière que le démon avec lequel il avait pactisé semblait impitoyable. En effet, Alastor demeurait l’un des deux exécuteurs des hautes œuvres au sein de la hiérarchie démoniaque et son impartialité n’était plus à prouver. Il continua alors après une légère pause de quelques secondes, comme pour faire comprendre l’importance des mots qui allaient suivre.
- En tant qu’Ombre, il devra être étroitement surveillé afin que toute anomalie puisse être signalée. De plus, il sera convié à participer au tournoi des Apôtres qui se déroulera dans les quinze années et cinq mois qui arrivent. Autrement dit, tu as près de seize ans pour prévenir les troubles face auxquels il devra faire face. Si un seul manquement aux consignes données est constaté, cela signifiera la mise à mort aussi bien de l’enfant que de son tuteur. Acceptes – tu les termes de cet accord ?
Un léger silence se fit sentir dans les ténèbres entourant les deux hommes. Depuis l’annonce concernant le tournoi, Simon semblait dubitatif sur la question, ses sourcils s’étant légèrement froncés, lui donnant l’air d’être en pleine réflexion. Néanmoins il répondit d’un hochement de tête à Alastor qui lui rendit ce geste avant de continuer.
- Très bien. Les deux partis étant d’accord, tu es libre de quitter ce lieu avec cet enfant. Elèves le dans les principes de vie et de mort de notre ordre, fais – en le bras armé de l’organisation et apprend lui tout ce qui t’es permis de lui enseigner. Si tout se passe bien, nous nous reverrons lors du tournoi. Au cas contraire, des retrouvailles prématurées te vaudraient un aller simple pour une rencontre avec Azraël.
- Il ne sera pas nécessaire de m’envoyer auprès de l’ange de la mort. J’ai toujours respecté mes contrats, qu’ils concernent le don de vie ou la privation de celle - ci. Nous nous reverrons donc dans très longtemps.
- Ainsi soit – il. Cependant, je ne saurai que trop te conseiller de changer d’apparence, ce en toute amitié. Ton visage actuel commence à être trop connu Albert.
- Merci Alastor. Je prendrai les mesures nécessaires dès demain soir.
- Je peux donc clore cette réunion. Les quatre autres membres de ce conseil recevront toutes les informations concernant cet entretien dans la nuit. Tu peux donc rentrer, plus rien ne te retient ici.
Simon baissa légèrement la tête comme pour saluer Alastor avant que ce dernier ne disparaisse en même temps que la lumière qui jaillissait des dalles sur lesquelles il se trouvait. Quant à Haseo et son nouveau tuteur, ils ne durent pas attendre longtemps avant que leur ascenseur pour le moins singulier ne se remette en route, les propulsant à nouveau dans le couloir de l’abbaye. Sans perdre un instant, l’homme au chapeau melon sortit du bâtiment d’un pas pressé pour reprendre la route à l’intérieur de sa vieille deux chevaux dont le bruit de moteur aurait suffit à réveiller tout Londres. Ce n’est qu’une fois qu’il arriva devant le parking d’un centre commercial de la capitale qu’il stoppa l’engin avant de s’enfoncer plus amplement dans le fauteuil du véhicule, jetant un léger regard en coin au nourrisson.
- Désolé, mais si ton père avait emménagé dans une autre ville, nous n’aurions pas à dormir ici. Je suis certain qu’il a fait exprès de prendre le seul endroit où je ne suis pas à l’aise !
Haseo le regarda alors avec de grands yeux ronds qui se plissèrent lentement lorsqu’il ouvrit la bouche pour bailler, contractant ses petits membres pour finalement laisser pendre sa tête en avant.
- Tu as raison, dors. Parce que bientôt, tu ne pourras plus avoir cette innocence qui te permet de faire de beaux rêves. Et les épreuves qui t’attendent… si tu survis déjà à ces quinze années, il te faudra avoir de l’énergie pour les affronter.
Constatant alors que son interlocuteur venait tout juste de tomber dans les bras de Morphée, Simon se tourna vers sa vitre, regardant au travers de celle-ci l’enseigne clignotante de la grande surface. Son visage se fit plus morne et plus préoccupé alors qu’il poussa un profond soupir.
- Bonne nuit Haseo. dit - il avant de chercher à son tour le sommeil, se recroquevillant dans son siège de voiture.
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Haseo Holheim
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MessageSujet: Re: Les Apôtres Noirs   Les Apôtres Noirs EmptyVen 17 Oct 2008 - 11:49

II) L’Ombre derrière le Masque



Alors qu’une pluie assez violente s’abattait sur Hyde Park, on pouvait distinguer, sur l’un des bancs qui bordaient les sentiers de graviers, un jeune homme assis. Ses coudes étaient posés sur les cuisses et ses mains l’une dans l’autre étaient posées sur son front alors qu’il regardait vers le sol. Son épaisse chevelure brune retombant devant ses yeux empêchait de discerner l’expression de son regard. Seul le sourire qu’il présentait permettait de faire des suppositions quant à l’air qu’il arborait. Néanmoins ce dernier semblait également être difficile à cerner, car aucune expression ne filtrait par celui – ci. Son manteau noir était assez foncé, sans doute à cause de la pluie l’ayant humidifiée et faisant ressortir les teintes sombres de celui - ci. D’épaisses gouttes d’eau tombaient du bout de ses cheveux qui pendaient au - dessus des graviers et de la caillasse qui formaient le sentier. On pouvait supposer tout de même qu’il était nerveux, car sa jambe droite remuait légèrement avec un rythme plutôt soutenu tandis qu’il sortit de sa poche un bien étrange objet. En effet, seul un bout de montre se tenait dans sa main, le bracelet de celle – ci ayant apparemment été coupé, ne laissant que le cadran noir où l’heure s’affichait, lui montrant ce lent et long écoulement de temps.
Ce n’est finalement qu’après une bonne dizaine de minutes qu’il se décida à relever la tête, s’affalant contre le banc avant de poser ses bras sur les rebords de celui-ci dans toute leur longueur. Sa jambe gauche se leva alors pour se poser en équerre sur son genou droit qui remuait toujours en rythme. On distinguait maintenant deux fils qui descendaient de ses oreilles pour finir dans son autre poche tandis qu’une légère musique se répandait autour de lui. Au son qui filtrait à travers ses écouteurs, on devinait aisément qu’il s’agissait d’un ancien groupe de rock, sans doute des années quatre – vingt. Les yeux du jeune garçon s’ouvrirent alors, laissant voir la couleur de ceux – ci. Le vert sombre qui en ressortait entrait parfaitement en harmonie avec le reste de son corps, mais l’expression qui s’en dégageait était des plus mitigées. Fredonnant l’air de la musique qu’il écoutait, il jeta à nouveau un coup d’œil à ce qui lui servait de montre. Soupirant, il finit par la jeter en l’air pour la rattraper de la manière dont on joue avec une pièce de monnaie pour passer le temps. Mais au moment où il la rattrapa, un son vint briser la tranquillité du parc anglais.
- Haseo ! Je suis ici, ne reste pas sous cette pluie !
Oui, il s’agissait bien de Haseo Holheim, à peine âgé de seize ans depuis un peu moins d’un mois. Mais la personne qui l’appelait n’avait rien à voir du tout avec Albert Simon. C’était une inconnue qui tint ces mots, à l’abri sous un parapluie tenu par un homme dont le costume laissait à penser qu’il s’agissait d’un majordome ou d’un garde du corps. En effet, sa chemise blanche en contraste avec son pantalon et sa veste noire montrait clairement qu’il n’était pas dans le parc en cette heure pour en admirer les beautés, mais bien pour veiller sur Olivia Anderson, la jeune fille du même âge que Haseo l’ayant appelé précédemment. C’est alors avec un air nonchalant que le jeune adolescent se redressa, passant sa main sur sa nuque avec toujours le visage baissé tandis qu’il se tourna vers Olivia pour marcher dans sa direction. Un profond soupir sorti de la bouche de l’adolescent avant qu’il n’arrive devant la jeune fille.
- Regardes moi ça, tu es encore tout trempé. Pourquoi ne prends - tu pas un parapluie comme tout le monde ? lança la jeune fille avec un air amusé.
- Toi non plus tu ne prends pas de parapluie. C’est ton “protecteur“ qui le porte pour toi il me semble.
Savoir si le garde du corps d’Olivia apprécia ou non le fait d’être ainsi appelé n’était pas une chose facile, car son visage restait impassible en toute circonstance. Ses yeux croisèrent ceux de Haseo dont les sourcils froncés lui donnaient un air assez agressif et peu engageant. Ce fut à nouveau la jeune Anderson qui brisa la tension ambiante qui venait de s’installer alors que les deux hommes se dévisageaient.
- Tu sais très bien que mon père ne m’autoriserait pas à sortir si personne ne m’accompagnait. Cela fait tout de même bientôt plus d’un mois que nous nous connaissons et que je te répète sans cesse la même chose.
- Je sais. Mais être constamment surveillé par cet homme me met mal à l’aise. soupira le jeune Holheim en détournant les yeux.
- Tu as de la chance. Normalement mon père ne me laisse jamais parler avec les autres personnes, qu’elles soient ou non de mon âge. Je pense que c’est parce que tu m’as sauvé qu’il te permet de me voir.
- Il faut dire que faire une balade en bateau quand on sait à peine nager est assez stupide, mais se pencher inconsidérément au-dessus de la rambarde l’est encore plus.
- Je te l’ai déjà dit ! J’ai perdu l’équilibre et… et... bafouilla la jeune fille avant de se faire couper net par son interlocuteur.
- Et je te redis qu’il n’existe pas de fille plus maladroite que toi en ce bas monde. Toujours est-il qu’une fois tombée à l’eau, c’est quand même moi qui ai du plonger te repêcher et que ton garde du corps soit disant professionnel ici présent a été plutôt long à la détente.
À nouveau, Haseo regarda l’autre individu qui restait silencieux, même si ses yeux semblaient indiquer une certaine animosité envers le jeune homme. Ce dernier laissa alors apparaître un léger rictus sur son visage lui donnant un air excessivement arrogant.

- Mais le principal c’est que je sois quand même en vie, ajouta Olivia avec un sourire franc qui aurait suffit à déstabiliser n’importe qui.
Une légère brise souffla alors, laissant les longs cheveux châtains de la jeune fille flotter devant elle. Son manteau noir laissait également remuer les poils gris de sa capuche polaire tandis qu’elle regardait Haseo avec toujours cet air enjoué et ravi. Elle baissa alors légèrement son regard en fixant celui du jeune homme qui semblait toujours aussi sévères. Un air embêté se dessina sur son visage tandis qu’elle commença à frotter ses deux index l’un contre l’autre pour s’adresser à lui avec une voix timide.
- Tu sais, je ne t’ai jamais vraiment dit merci pour ce jour là. Tu as déjà été invité à manger chez moi plusieurs fois par mon père et tu as même dut supporter ses discours pendant les repas mais… je ne t’ai jamais vraiment rien donné en remerciement.
Haseo passa alors sa main droite dans ses cheveux afin d’en faire tomber les gouttes qui perlaient à l’extrémité de ces derniers. Ses doigts frottèrent alors l’arrière de son crâne tandis qu’il soupira à nouveau, prenant une voix toujours aussi directe.
- Je t’ai déjà dit que ce n’était pas la peine. De toute manière si ça n’avait pas été moi, je suis certain que quelqu’un d’autre t’aurait porté secours. soupira le jeune homme en laissant sonner sa phrase comme une évidence.
- Oui mais ce n’est pas quelqu’un d’autre qui m’a aidé.
Un silence s’installa alors entre les deux adolescents tandis que le clapotis des gouttes d’eau dans les flaques faisait office de musique. Haseo leva les yeux en l’air, évitant de regarder la jeune fille en face de lui pour ensuite parler d’une voix plutôt hésitante.
- Sinon tu as prévu de faire quoi aujourd’hui ? Je suppose que tu ne m’as pas donné rendez – vous dans ce parc à cette heure juste pour parler du passé.
Les deux index tournant autour l’un de l’autre d’Olivia cessèrent alors leurs mouvements tandis qu’elle releva le visage avec toujours ce sourire chaleureux qu’elle semblait offrir au grand brun qui se tenait en face d’elle.
- J’avais juste envie que l’on passe la journée ensemble. Cela faisait longtemps que l’on ne s’était pas vu. affirma la jeune fille sur un air à la fois timide et enjoué.
- Au moins deux jours… ajouta Haseo en sourcillant d’un air pour le moins ironique et sérieux à la fois.
- Ca peut paraître long quand on s’ennui tu sais. se dépêcha d’ajouta l’adolescente, comme pour se justifier.
- Je suis un passe – temps donc ?
- Non, ça n’est pas ce que je voulais dire. C’est juste que je n’arrive pas à apprécier le temps qui passe si tu n’es pas là.
Haseo se frotta alors à nouveau l’arrière du crâne en regardant le sol, soupirant avec toujours son air excédé. Visiblement, les propos de la jeune Anderson ne semblaient pas produire l’effet escompté auprès du jeune homme qui leva sa main plus en signe de résignation que d’enthousiasme. Mais ce simple geste suffit à combler la jeune fille qui afficha un sourire encore plus joyeux que précédemment, tout cela sous l’œil pour le moins oppressant de son garde du corps. Celui – ci ne disait toujours aucun mot face à cette scène, ne donnant même pas l’impression d’être présent. Haseo se demanda même si en lui retirant ses lunettes de soleil, il ne le surprendrait pas à dormir debout. Mais bien vite, cette pensée amusante sortie de l’esprit du jeune garçon pour à nouveau laisser place au sérieux qu’il manifestait habituellement.
Le reste de la journée fut néanmoins plus pénible pour le jeune garçon qu’il ne l’aurait cru. En effet, après avoir accepté d’accompagner Olivia dans différents magasins, il se retrouvait à lui porter ses affaires. Il fallait dire qu’elle avait une manière un peu trop rapide de dépenser son argent, surtout au goût de son porteur de sac qui se retrouvait affublé d’une bonne dizaine de ceux – ci. Ce n’est pas sans soulagement qu’il les laissa tomber dans le coffre de la limousine à la sortie du centre commercial de Londres. Mais malheureusement, il restait encore une partie du trajet à laquelle il ne semblait pas pouvoir échapper et qui s’avérait plus périlleuse que la précédente. Il fallait en effet ramener les affaires dans la maison, et plus particulièrement dans la chambre d’Olivia qui se trouvait au sommet d’un escalier en colimaçon plus que périlleux.
- Tu es sûre que ton ange gardien ne pourrait pas en porter ne serait – ce qu’une petite partie ? demanda Haseo dont la tête était masquée par l’un des paquets qu’il portait.
- Et s’il se passe quelque chose m’arrive ? Comment fera –t – il pour me protéger ?
- Comme si quelque chose pouvait arriver… murmura le pauvre adolescent avec un air résigné.
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Haseo Holheim

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MessageSujet: Re: Les Apôtres Noirs   Les Apôtres Noirs EmptyVen 17 Oct 2008 - 11:50

Une fois tous les paquets installés, il se redressa en posant ses deux mains sur ses hanches en se courbant en arrière comme pour les faire craquer, grimaçant plus de fatigue que de douleur en étouffant un bâillement. Alors qu’Olivia rangeait ses affaires en fredonnant joyeusement, Haseo regardait par la porte grande ouverte l’immense demeure qu’il avait déjà visité quelques fois au cours du dernier mois. Le carrelage en damier noir et blanc n’était pas vraiment bien choisi étant donné le peu de luminosité qui filtrait par les fenêtres. Celles – ci étaient ornées de rideaux blancs fins dont les motifs aux bords faisaient penser à de la dentelle. Néanmoins, l’entrée était assez impressionnante, donnant sur deux escaliers tournants que Haseo ne se privait pas de qualifier “à effet psychédélique“ à cause du tournis qu’ils donnaient lorsqu’il les montait. Juste en dessous de
ces deux édifices qui se rejoignaient à l’étage se trouvait la salle de séjour du rez - de - chaussée. Plusieurs fauteuils d’allure assez confortable se trouvaient tournés vers la table en verre alors que contre l’un des murs à proximité se situait un écran télévisé plat géant que l’on pouvait facilement regarder en se tournant légèrement. Juste derrière ce salon pour le moins spacieux se trouvait une large baie vitrée donnant sur un vaste jardin, visiblement entretenu par un professionnel étant donné la nature soignée des plantes qui s’y trouvaient. C’est derrière le salon que se trouvait la cuisine, reliée aux différentes chambres des propriétaires de ces lieux ainsi qu’au bureau où monsieur Anderson se livrait à son travail.
Haseo croisa alors les bras sur la rambarde située devant la chambre d’Olivia, à l’étage, tout en soupirant. Entendant celui qu’elle considérait comme un ami se morfondre de la sorte, la jeune fille se retourna pour aller le questionner sur ce qui lui trottait dans la tête. Elle savait l’opération vaine, connaissant le caractère assez renfermé et taciturne dont il pouvait faire preuve. Mais cela ne la découragea pas à aller le rejoindre, se tenant à côté de lui face à la rampe qui donnait sur l’entrée.
- Je peux savoir ce qui te préoccupe ? Je trouve qu’on a plutôt passé une bonne journée et tu fais toujours cette tête d’enterrement.
- Va savoir. C’est sûrement cette pluie qui me rend comme ça.
- Tu mens toujours aussi mal Haseo. affirma Olivia en poussant un soupir exaspéré.
- Et comment sais - tu si je te mens ou non ? demanda le jeune Holheim.
- Tu évites mon regard et fixes le sol quand tu ne dis pas la vérité.
L’adolescent releva alors ses yeux, n’hésitant pas à fixer son interlocutrice avec un air dubitatif pour au final afficher un léger sourire amusé, mais dont il se dégageait une certaine mélancolie. S’avançant vers Olivia, il posa alors sa main sur les cheveux de la jeune fille, les frottant vigoureusement à la manière de caresses agressives au sommet de son crâne. Le sourire de Haseo changea légèrement pour tenter d’être chaleureux, mais on pouvait voir facilement qu’il s’agissait d’une expression fausse et que de la tristesse se trouvait sous cet air qui se voulait rassurant.
- Ne vas pas commencer à chercher des explications là où il n’est pas utile d’en trouver et concentres toi plutôt sur le désordre que tu viens de mettre dans ta chambre.
Olivia le fixa avec également un air triste, sans doute à cause du fait que son ami refuse de se livrer à elle. Mais la jeune fille était apparemment patiente et compréhensive, jugeant de ne pas trop approfondir le sujet qui semblait délicat. Elle saisit la main de Haseo pour qu’il la retire de son crâne, avant qu’elle ne s’en retourne dans sa chambre pour ranger les vêtements étendus sur son lit ainsi que les sac qui avaient servi à contenir ces derniers. Il ne lui fallut que peu de temps avant de retrouver son habituel sourire sincère tandis que son invité l’observait, souriant timidement à son tour.
L’heure de rentrer chez lui pour le jeune garçon arriva bien trop vite aux yeux de son hôte qui semblait ne pas vouloir le laisser partir, discutant avec lui sur le pas de la porte. La pluie continuait de tomber, mais de manière moins intense que précédemment dans la journée. Il s’agissait d’une de ces pluies fines que l’on sent à peine lorsque ses gouttes vous touchent. Protégés par le haut de l’entrée de la demeure, Haseo et Olivia semblaient se dire au revoir pendant une bonne vingtaine de minutes, même si leur discussion tournait autour de tout sauf de leur séparation de fin de soirée. Mais finalement, lorsque leur sujet de conversation fut épuisé, Haseo marqua un long silence en fixant à nouveau le sol, prenant un air gêné. Il commença alors à s’exprimer sur un ton hésitant et faible.
- Olivia, il y a une chose que je dois te dire à mon sujet. Ca risque probablement de te causer de la peine.
- Tu t’en vas pour de bon n’est - ce pas ? Répondit la jeune fille sur un air assez triste, fixant à son tour le sol.
- Je vois que tu es au courant. Comment as - tu...
- J’ai juste pensé à ce qui pourrait me faire de la peine venant de toi et c’est tout ce qui m’est venu à l’esprit.
- Alors tu dois savoir que je m’en vais demain matin. Mes parents doivent déménager pour leur travail et je suis contraint de les accompagner. Mais... j’aimerai que tu me dises au revoir à un autre moment qu’aujourd’hui. Je ne voudrais pas gâcher cette journée. ajouta - t - il sur une voix qui se faisait de plus en plus faible.
- Tu voudrais revenir dans la nuit pour que l’on se dise au revoir ?
- Non. Je voudrais que cette fois, ce soit toi qui viennes chez moi pour ça.
- Je ne sais pas si c’est une bonne idée. Je ne connais pas tes parents et mon garde du corps risque de les mettre mal à l’aise.
- Tu n’as qu’à venir en cachette. Et puis je tiens à te présenter à mes parents. Je suis sûr que tu les apprécieras autant que eux t’apprécieront.
Olivia semblait dubitative face à ce choix que lui offrait le jeune garçon. Elle savait pertinemment que son père lui interdisait de sortir seule, surtout la nuit, mais l’envie de revoir une dernière fois Haseo à la veille de
son départ semblait plus grande que sa propre sécurité. Elle gardait ses mains l’une dans l’autre, se mordant la lèvre inférieure avec un air hésitant tout en fixant le sol. Alors que ses pensées s’embrouillaient dans des
contradictions entre sa peur et ses désir, elle finit par relever la tête en plissant légèrement les yeux, prenant une expression résignée.
- C’est d’accord, je passerai cette nuit. En passant par la fenêtre, je devrai pouvoir m’accrocher à la gouttière pour descendre dans le jardin. Mais il faudrait que je fasse cela assez tardivement, quand tout le monde dormira.
- Tu penses que entre minuit et une heure cela sera possible ? demanda Haseo en haussant un sourcil perplexe.
- Mon père s’endort généralement tard en ce moment. Je pense plutôt que je serai là vers une heure et demi, voir deux heures. Tes parents dormiront sûrement aussi.
- Ils sont encore dans les derniers préparatifs. A cette heure là, ils auront probablement fini d’emballer les derniers cartons et se reposeront devant le feu de la cheminée. Ne t’inquiètes pas, mon père m’a dit que lui et ma mère allaient faire nuit blanche pour s’assurer que tout va bien. Te présenter à eux leur fera une petite pause agréable. Et puis on se retrouvera au parc juste avant, vu que tu ne connais pas la route qui mène chez moi.
- Bon, dans ce cas c’est d’accord. Je viendrai dès que je le pourrai, même si je n’ai pas vraiment envie de réaliser que ce sera notre dernier moment ensemble. se pressa d’ajouter la jeune fille en détournant le regard d’un air triste.
Haseo ne prit pas la peine de répondre à cela, se contentant d’afficher un sourire pour le moins chaleureux, un peu plus sincère que précédemment, même si l’on pouvait toujours ressentir cette fausseté dans l’expression qu’il arborait. Serrant alors soudainement Olivia dans ses bras, il ne lui dit qu’un bref au revoir murmuré au coin de l’oreille avant de s’écarter d’elle, se retournant pour quitter la demeure des Anderson. Lorsqu’il s’avança vers la grande herse qui marquait l’entrée du domaine, il releva la tête en direction des caméra pour montrer qu’il partait. Dans un crissement aigu, la grille s’ouvrit tandis que le visage du jeune homme changea soudainement d’expression. Son faible sourire avait disparu pour laisser place à un air froid que ses sourcils froncés rendaient légèrement effrayant. Mettant ses mains dans ses poches, il ressortit à nouveau ses écouteurs pour entendre sa musique, s’éloignant sous la pluie fine.
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MessageSujet: Re: Les Apôtres Noirs   Les Apôtres Noirs EmptyVen 17 Oct 2008 - 11:51

Après quelques minutes passées à déambuler dans les rues de Londres, il finit par s’arrêter aux abords des quais longeant la Tamise. C’est dans le labyrinthe des containers métalliques que l’adolescent erra pendant près d’une demi - heure avant de s’arrêter face à l’un d’eux. Se tenant devant la porte de la large caisse de fer, il frappa celle - ci deux fois du dos de son index, comme s’il frappait à la porte d’une maison. Ce ne fut qu’après une courte attente que des bruits de pas se firent entendre pour qu’au final, des cliquetis significatifs d’une serrure ne lui fasse comprendre qu’il pouvait entrer. La lourde porte en métal s’ouvrit dans un grincement aigu qui semblait déplaire à Haseo si l’on en jugeait son air excédé. Comme si cela semblait naturel, il entra alors avant de fermer derrière lui. Au centre de l’unique pièce se tenait une vieille lampe à pétrole qui brûlait, laissant la lumière éclairer les ténèbres qui régnaient en cet endroit. Le conteneur métallique avait tout d’une véritable habitation. Sur la droite de l’entrée se trouvait un bureau en bois ainsi qu’une chaise alors que sur la gauche, un lit à deux étages prenait facilement un bon quart de l’espace. Sur la couchette du bas se trouvait un homme de taille moyenne à en juger les draps bondés dans lesquels il se reposait. Haseo soupira alors avant de prendre la chaise pour la poser en face de cet homme dont la respiration lente montrait un calme assez étrange. L’adolescent s’assit alors, faisant face au résident de l’étrange habitation.
- Tu pourrais au moins me dire bonjour Albert. lança - t -il sur un ton de reproche.
- Tu pourrais montrer un peu plus de respect à ton tuteur malade et laisser un mot quand tu disparais dans la nuit, Haseo. répliqua ce dernier avec une voix faible mais pour le moins sévère.
- Comme si je risquais quelque chose à faire un tour dehors. Ne me dis pas que tu t’inquiétais. Et puis c’est toi qui es malade je te signale. Tu ferais mieux de t’inquiéter pour toi.
Un toussotement assez gras retentit dans l’espace confiné alors que l’homme dans le lit se releva lentement pour s’appuyer contre l’une des barres de bois qui constituaient le lit. Son visage sortit de l’ombre que créait le second matelas au - dessus de sa tête pour apparaître au grand jour. Mais son physique n’avait rien à voir avec celui d’Albert Simon il y a quinze ans de cela. Sa taille et sa corpulence étaient moins importante, mais plus impressionnant encore, son physique ressemblait toujours à celui d’un trentenaire, assez sportif qui plus est. La couleur de ses yeux ainsi que de ses cheveux n’était plus la même, comme si tout son physique avait été
modifié. Ce n’est qu’après avoir à nouveau toussé en se courbant légèrement qu’il s’adressa à Haseo avec une voix que l’on pouvait aisément dissocier de celle qu’il avait des années auparavant.
- La prochaine fois que je prendrai une nouvelle apparence, rappelle - moi de ne pas voler un corps aussi faible de constitution. Un contractant de démon qui attrape un gros rhume, c’est d’un ridicule. affirma ironiquement le convalescent.
- Je ne m’en plains pas. Je peux m’occuper de tes affaires pendant que tu te reposes. C’est une bonne expérience. Et je te signale que c’est toi qui as choisi le corps lorsque nous nous sommes rendus à la morgue. C’était celui de cet homme ou celui d’une femme plutôt... disgracieuse. Tu n’avais pas vraiment le choix je pense. ajouta l’adolescent sur un air des plus ironiques qui soient.
- C’est plus le fait qu’il s’agisse d’une femme qui m’a dissuadé de le prendre. Les apparences qui ne sont pas élégantes sont de parfaites couvertures. Qui se méfierait du petit chauve qui passe le balai devant chez lui ?
- Peut - être. Mais comme je ne suis pas concerné par ces changements d’enveloppe, je ne juge pas nécessaire de comprendre ta logique. lança Haseo en se redressant sur sa chaise avec un air pour le moins indifférent sur le visage.
- Il est vrai que ta nature te rend pour le moins incapable d’effectuer ce genre d’opération.
- Etre à moitié démon rend impossible tout changement d’enveloppe charnelle et c’est normal. Un corps humain normal ne pourrait pas supporter d’abriter une âme comme la mienne. Mon corps est le seul réceptacle dont je dispose, alors tu te doutes que c’est pour cela que je me dois d’en prendre soin.
- Serait - ce une excuse quant à la durée du travail que tu es en train d’effectuer ? Plus d’un mois pour infiltrer une famille et respecter les conditions de nos employeurs, c’est un tantinet trop long.
- Un mois et demi pour guérir d’une maladie aussi peu virulente, tu ne penses pas plutôt que tu as pris un corps atteint d’un mal plus important ? souligna le jeune Holheim comme pour se justifier et changer la tournure de la conversation.
- C’est probablement parce que cet homme est mort d’une maladie qui met du temps à tuer son ôte que ma durée de récupération est plus longue.
- La prochaine fois prend un corps qui soit mort d’une manière moins lente, tu mettras moins de temps à le régénérer de l’intérieur. Toi qui ne mets habituellement que deux jours... c’est plutôt décevant.
- Cela devrait déjà être fini depuis près de deux semaines, mais il a fallut que j’attrape cette autre infection.
- Et tu vas me dire que ce n’est pas ta faute si tu sors dans les rues sans écharpe ou capuche sous ce temps et que tu as attrapé une vilain rhume. ajouta Haseo avec un air moqueur.
- Tu es plutôt mal placé pour me donner des conseils là - dessus. Toi tu sors avec un blouson d’été par vents et marées. rétorqua Albert, montrant du doigt l’habit de l’adolescent.
- Peut - être, mais le fait que mon organisme ne puisse pas être atteint par ce genre de désagrément est une excuse suffisante pour m’en dispenser.
- Des fois je t’envie d’avoir cette nature peu commune. affirma le convalescent avec un léger rictus.
- Ne vas pas croire que les semis - démons sont si rare que cela.
Simon marqua alors une légère pause en prenant une inspiration difficile avant de tousser à nouveau, plus difficilement que précédemment. Un léger filet de sang coula alors sur le bord droit de sa bouche pour laisser quelques gouttes tomber sur les draps.
- Aux vues de ceci, je pense que tu seras à nouveau opérationnel ce soir. lui dit Haseo en sourcillant légèrement.
- Oui, recracher ce qui reste de malade dans ce corps n’est plus aussi difficile qu’au début. Cela devrait bientôt se terminer.
- Malheureusement pour toi, ce soir j’aurai terminé de respecter toutes les conditions de ce contrat. Mais tu pourras aller réclamer ta paye. se pressa de dire l’adolescent avec fierté, affichant un léger sourire.
- Tu as terminé avec les Anderson ? demanda Albert avec un air étonné en redressant sa tête pour fixer son interlocuteur.
- Bien sûr. Pour qui me prends - tu ? rétorqua l’adolescent avec sensiblement vexé.
- Comme il s’agit de ton premier vol en solo sur ce genre d’affaire, j’aurai pensé que tu prendrais un peu plus de temps, même si j’avoue que j’aurai terminé bien plus tôt si je m’en étais chargé moi - même.
- Disons que j’ai eu un bon professeur, cela facilite le travail. Mais j’avoue que faire en sorte d’entrer sans éveiller de soupçons et rechercher les informations demandées par notre employeur était... plutôt difficile.
Sans ajouter autre chose, le jeune garçon se dirigea vers le fond du conteneur plongé dans l’obscurité avant qu’il ne lève la main et n’appui sur l’interrupteur situé à sa gauche, laissant une lampe illuminer le mur devant lui. Le fond de l’habitation métallique regorgeait d’un nombre assez impressionnant d’armes entreposées sur la cloison sans aucune gêne ou volonté d’être masquées. Haseo marqua alors une pause avec un air des plus dubitatifs, se demandant sûrement ce qu’il choisirait comme matériel pour sortir ce soir. La variété était de mise,
du simple couteau au revolver lourd. Passant en revue toutes les armes à feu sans se soucier des armes blanches, le jeune homme scruta de gauche à droite le mur, posant son index sur son menton avec un air concentré.
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MessageSujet: Re: Les Apôtres Noirs   Les Apôtres Noirs EmptyVen 17 Oct 2008 - 11:51

Finalement, il s’arrêta devant une paire de vieux pistolets apparemment usagés. Il s’agissait d’un modèle de Beretta dont visiblement Albert n’aimait guère se servir si l’on en jugeait l’expression qu’il arborait en voyant son disciple saisir sans complexe les objets qu’il examina intensément. Au final, il les glissa dans un porte - revolver qu’il enfila aussitôt. Simon soupira avant de s’adresser au jeune homme avec un ton dépité.
- Pourquoi choisis - tu toujours ces armes dépassées ? Leur précision est des plus discutables qui plus soient.
- Tu vas encore me dire que l’adaptation est une condition nécessaire à la survie des personnes pratiquant notre métier. soupira Haseo avec un air excédé, comme s’il avait l’habitude d’entendre ce discours.
- En effet. Mais tu sembles prendre un malin plaisir à discuter chaque consigne que je te donne.
- Je pense surtout que s’entraîner avec des armes de bas - étage constitue un bon moyen d’augmenter son potentiel. Si tu réussis à faire ce que tu veux avec le pire matériel, tu réussiras sans nul doute à faire des prouesses lorsque tu te serviras du meilleur armement dont tu disposes.
- Cela ne vaut que si tu te sers un jour du meilleur équipement... chose dont je doute te concernant. souligna Albert entre deux toussotements.
Jugeant qu’il n’était pas nécessaire de se lancer dans un nouveau débat qui risquerait de l’irriter lui - même aussi bien que son tuteur, Haseo monta sur le lit au - dessus de celui de Simon afin de s’y reposer. Il posa juste son bras gauche devant ses yeux afin d’éviter de percevoir une quelconque lumière qui pourrait gêner son sommeil. Il souhaitait se reposer un peu afin d’être en forme aux vues des événements qui étaient sensés se livrer plus tard dans la soirée. Mais à peine le jeune homme fut - il confortablement installé que la voix de son tuteur retentit à ses oreilles.
- Tu comptes garder ces lentilles en dormant ? demanda - t - il sur un ton dubitatif.
- Toujours les enlever et les remettre... je préfère les garder jusqu’à la fin de mon travail. Ce serait embêtant si je venais à oublier de les remettre en me réveillant. répondit Haseo sans même bouger, avant que le calme qui venait de s’installer ne le laisse sombrer dans un sommeil léger.
Malgré la toux grasse et aiguë de Simon, l’adolescent parvint à dormir pendant le reste de la soirée. Un réveil sonna alors juste à côté de son oreille, sans doute déposé par son colocataire pour le brusquer dès qu’il ouvrirait les yeux. Saisissant l’objet de la main droite, il le balança alors violemment contre le mur métallique du container, le laissant voler en éclat. La seule réaction d’Albert fut un profond soupir face au manque de sens de l’humour de son jeune apprenti alors que ce dernier se passait la main sur le visage pour se réveiller. Descendant du lit avec une vivacité pour le moins absente, il se dirigea vers le petit frigo collé à la tête du lit en face de l’étagère de fortune contenant les armes. D’un pas lent comme il sied à un adolescent normal de l’être à son réveil, il ne sortit alors qu’une simple bouteille de lait accompagné d’une assiette recouverte d’un film transparent. On pouvait voir qu’à l’intérieur gisait un morceau d’escalope de poulet accompagné de quelques pommes de terre en rondelle. C’est lorsqu’il mit les aliments dans le four micro - ondes posé sur le frigidaire qu’il s’adressa à Albert d’un air exaspéré.
- Tu sais, un jour j’aimerai vraiment manger quelque chose de bon. Non pas que ta cuisine ne le soit pas, mais disons qu’on est vite lassé des pommes de terre et du misérable bout de viande qui trône au milieu de l’assiette.
Face à des paroles pour le moins violente concernant le manque de talent culinaire dont il faisait preuve, Simon se redressa sur son lit en dévisageant Haseo avec un air pour le moins vexé.
- Si monsieur Holheim n’est pas content, il peut toujours faire lui - même la cuisine. lança - t - il sur un ton irrité.
Préférant ne pas répondre à cette tirade, l’adolescent s’assit à la petite table en bois, sortant la nourriture du micro - ondes et prenant de quoi manger celle - ci. L’ambiance était plutôt étrange, Simon somnolant sur son lit d’un côté, et Haseo mangeant silencieusement de l’autre. Seuls les bruits de fourchette et de couteau laissait un son retentir dans l’habitation de métal alors que le temps passait. Mais même si pour une personne extérieure cela ressemblait à une atmosphère tendue, le fait était que la vie des deux individus se déroulait constamment de cette manière. Seuls les quelques entraînements quotidien du jeune Holheim provoquaient une coupure dans cette routine pesante.
L’horloge affichait minuit et demi lorsque Haseo termina son assiette, laissant celle - ci sur la table avant de se diriger vers le lit où trônait son manteau d’été noir. Lorsqu’il descendit de l’échelle sur laquelle il était perché pour accéder à son matelas, il constata que Simon avait un oeil ouvert, dirigé vers lui. Un léger sourire s’afficha sur le visage du jeune homme alors qu’il se dirigea vers la sortie d’un pas nonchalant.
- A plus tard Simon. lança - t - il d’une voix naturelle, comme si de rien n’était laissant son colocataire lui faire un signe de la main en guise de réponse.
Alors que la nuit était tombée depuis longtemps sur la métropole anglaise, Haseo avançait dans les rues d’un pas lent et nostalgique. Le jeune homme gardait la tête levée en direction de la lune dont seul un croissant de celle - ci parvenait à illuminer un ciel où les étoiles étaient effacées par la lumière de la ville. Les passants étaient rares en cette heure tardive, et cela arrangeait bien l’adolescent qui fredonnait de vieux airs de jazz tout en marchant. À peine quinze minutes après être parti, il finit par arriver aux abords du parc où il avait donné rendez - vous à Olivia. Cependant, il ne rentra pas dans celui - ci, sortant de sa poche intérieure un petit livre avec une couverture noire plutôt épaisse. Ce fut en sifflotant encore qu’il parcourut rapidement quelques pages avant de s’arrêter sur l’une d’entre elle décrivant deux cercles, le plus petit se trouvant au centre du plus grand. On pouvait voir que trois rayons étaient dirigés de manière obliques, partant des bords du cercle central pour se stopper lorsqu’ils touchaient le plus grand anneau. Sifflant toujours, l’adolescent s’accroupit légèrement pour s’entailler le doigt sur le bord de la page, laissant quelques fines gouttes de sang perler au bout de son index. Pressant le bout de celui - ci avec son pouce pour faire affluer le sang, il dessina de son autre main le même signe se trouvant sur le livre dans des proportions sensiblement plus grandes. Lorsqu’il eut fini son oeuvre, il laissa couler les quelques gouttes de liquide vermeil se trouvant au bout de son doigt tandis qu’il ferma les yeux, parlant à voix basse avec un air des plus concentrés.
- “Que mes pas et mes actes demeurent connus de moi seul. Que ma solitude en ce monde soit éternelle. J’en appelle aux quatre gardiens des quatre portes. Que l’axe méridional soit scellé à toute humanité, que l’axe occidental soit scellé à toute humanité, que l’axe oriental soit scellé à toute humanité, que l’axe septentrional n’admette dès lors qu’une exception en la personne dont le nom sera prononcé dans l’instant.”
Ouvrant subitement les yeux, Haseo fronça légèrement ses sourcils avant de plaquer violemment sa main sur le sol où résidait le signe qu’il avait tracé avec son sang en son centre.
- “Qu’exception soit faite en la personne d’Olivia Anderson”.
A l’instant même où le nom de la fille fut prononcé alors que la main du jeune Holheim se trouvait sur le sceau, l’atmosphère sembla soudainement changer autour de lui. L’air se mit à s’embraser, laissant percevoir de manière floue l’entrée du parc. Cette étrange nappe transparente déformant le paysage sembla alors se déployer, partant de chaque côté pour entourer l’ensemble de Hyde Parc. Ce ne fut que quelques minutes plus tard que les couples et quelques vagabonds se trouvant dans celui - ci se décidèrent à partir, certains passant devant Haseo sans même faire attention à lui.
- Je te dis que je préfère rester à la maison cette nuit. prononça l’une des personnes, tandis que les autres tenaient le même genre de discours.
Un léger sourire s’afficha sur le visage de l’adolescent alors qu’il s’avança vers le parc, rentrant dans celui - ci, les mains dans les poches, toujours avec un air nonchalant. Sa destination semblait être le même banc que celui sur lequel il était assis ce matin même. S’affalant sur ce support en étendant ses bras de chaque côté, il laissa sa tête pendre en arrière, son regard fixant la lune. Haseo ne quitta pas celle - ci des yeux, apparemment fasciné par l’astre nocturne. C’est en poussant un léger soupir qu’il regarda l’heure en allant chercher son bout de montre. Cela faisait un court moment qu’il attendait et le cadran indiquait déjà une heure et quart. Rangeant son instrument dans sa poche, il reprit sa position initiale avant de fermer les yeux, prenant une profonde inspiration. Posant à nouveau son mollet droit sur son genou gauche pour le remuer avec nervosité, il semblait autant impatient qu’excité à l’idée de ce qui allait se passer dans ce parc. Il ne lui fallut attendre qu’une vingtaine de minutes durant lesquelles il ressortit un répertoire complet de chanson des années quatre - vingt - dix en anglais pour finalement entendre quelqu’un arriver vers lui. La voix d’une jeune fille vint alors rompre le silence nocturne qui exaltait les sens du noctambule fredonnant.
- Je suis un peu en retard, excuses moi Haseo. lança soudainement Olivia, reprenant son souffle à cause de sa course effrénée pour arriver le plus vite possible au lieu du rendez - vous.
- Pas de problème. A vrai dire, tu es parfaitement dans les temps. répondit son interlocuteur en se relevant.
- Je préférerai rentrer le plus tôt possible. J’avoue avoir un peu peur de tomber sur quelqu’un de mal intentionné à cette heure. Est - ce que nous pourrions aller chez toi tout de suite.
Haseo resta silencieux, baissant légèrement la tête de manière à ce que sa chevelure noire retombe sur ses yeux pour masquer son regard. La jeune Anderson haussa les sourcils, légèrement surprise par cette réaction et se demandant ce qui pouvait ne pas aller en cet instant. La voix du garçon résonna alors faiblement dans le parc tandis qu’il s’adressa à Olivia.
- Malheureusement, je crains que ce ne soit pas possible. Je t’ai faite venir ici pour parler de deux choses avec toi, Olivia.
- V... vraiment ? De quoi s’agit - il ? Et pourquoi as - tu attendu maintenant pour m’en parler ? demanda l’adolescente, légèrement inquiète à cause du ton de la personne se tenant en face d’elle.
Haseo releva brusquement la tête, regardant à sa gauche vers un amas de buissons trônant devant un arbre plutôt épais. L’expression qu’arborait le jeune garçon était des plus effrayantes, ses sourcils froncés lui donnant un air excessivement agressif tandis qu’une exclamation d’exaspération sortit de sa bouche.
- Tu n’es pas venue toute seule apparemment. dit - il en désignant la végétation qu’il fixait du regard. Sors de là. Te cacher n’as aucun sens maintenant. hurla l’adolescent.
Une ombre apparut alors, se détachant de celle de l’arbre derrière lequel le garde du corps de l’unique fille Anderson se dissimulait. Son épais costume noir se fondait parfaitement dans ce paysage de nuit alors que ses yeux étaient toujours dissimulés par des lunettes de soleil. Olivia, quant à elle, fut plus embarrassée que surprise. Remuant nerveusement, elle bégaya quelques mots à l’intention de Haseo.
- Je... je suis désolé, je n’avais pas vraiment envie qu’il vienne, mais je ne me sentais pas rassurée de sortir à cette heure. Mais ne t’inquiètes pas. Il... Il va rester dehors lorsque nous serons chez...
- Nous n’allons pas chez moi. coupa net Holheim sur un air irrité.
Le jeune garçon regardait l’homme qui se tenait à sa gauche avec une concentration et un air dubitatif plutôt effrayant. A quoi pouvait - il bien penser ? La jeune fille aurait payé cher pour pouvoir pénétrer l’esprit de celui qu’elle considérait comme un ami afin de répondre à cette question. Mais sa curiosité fut rapidement assouvie. Un léger rictus arrogant s’afficha sur le visage de Haseo alors qu’il parla à cet invité indésirable.
- Je vois... tu es un Légion n’est - ce pas ? demanda - t - il avec un air sûr de lui.
Alors que l’incompréhension des propos tenus par l’adolescent laissait une expression intriguée sur le visage d’Olivia, le garde du corps quant à lui eut un léger mouvement de sourcil traduisant une certaine surprise.
- Je me doutais bien que David Anderson ne laisserait pas sa fille être protégée par un simple humain. continua Haseo, toujours avec cette voix arrogante.
- Qu’est - ce que... tu racontes ? demanda Olivia, légèrement tremblante et visiblement plutôt apeurée.
- Je dis que ton garde du corps n’est pas un être humain. J’ai pris le soin d’installer une barrière de protection entourant tout le parc et empêchant tout individu normal d’y entrer hormis toi. “L’incantation des quatre portes” sert à repousser tout homme ou femme n’ayant aucune capacité occulte de ce champ. La seule raison expliquant que cet homme ait pu franchir cette protection est tout simplement qu’il n’a rien d’humain.
- De quoi parles - tu ? dit Olivia, reculant de quelques pas face aux paroles de son ami.
- Je t’explique que la seule personne totalement humaine dans ce parc, c’est toi. répondit Haseo en se tournant vers elle.
Mais à peine eut - il quitté des yeux l’homme qu’il définissait comme étant un “Légion” que ce dernier apparut rapidement à côté de lui, laissant son coude percuter la joue gauche de l’adolescent qui tomba à plus d’un mètre de là suite à la violence de ce coup. La rapidité du déplacement effectué par ce garde du corps était telle que même Olivia s’était aperçue que cela n’avait rien de normal. Il n’avait pas disparu pour apparaître à côté de Haseo et le frapper. Non, il s’était juste déplacé excessivement rapidement en profitant de cette vitesse pour frapper le jeune homme le plus violemment possible. Effrayée, Anderson regarda successivement les deux individu avant que Haseo ne se relève. Lorsque celui - ci s’essuya le peu de sang qui coulait à l’extrémité gauche de ses lèvres en un fin filet vermeil, Olivia écarquilla ses yeux en apercevant l’oeil droit du garçon. Si celui de gauche était d’un vert sombre, l’autre était quant à lui d’une couleur rouge obscure, des plus écarlates qui soient.
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Haseo Holheim
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MessageSujet: Re: Les Apôtres Noirs   Les Apôtres Noirs EmptyVen 17 Oct 2008 - 11:52

- Haseo... ton oeil... balbutia la jeune fille en mettant ses deux mains devant sa bouche, visiblement choquée.
L’adolescent soupira d’une manière excessive avant de porter sa main sur son autre globe oculaire, retirant une lentille de couleur verte.
- Je suppose que garder cela n’a plus vraiment de sens maintenant. dit - il en jetant la deuxième lentille derrière lui. J’aimerai pouvoir t’expliquer plus en détail de quoi il retourne, cependant il semblerait que je sois contraint d’empêcher ce gêneur de m’interrompre. Assieds toi et regarde en silence si tu veux comprendre.
À peine eut - il fini sa phrase que la jeune fille sentit une pression s’effectuer sur ses poignets. Lorsqu’elle regarda ceux - ci, elle vit que d’étranges liens l’avaient agrippés. Ces entraves étaient en effet d’un noir absolu, sortant de l’ombre de l’arbre où se tenait le garde du corps un peu plus tôt. Olivia n’eut pas le temps de réaliser ce qui se passait qu’elle fut happée par ces étranges lianes, la plaquant contre le conifère avant de s’enrouler tout autour de son corps à la manière d’une corde.
- Qu’est - ce que c’est ? Haseo ! Si c’est toi qui as fait cela, arrêtes ! Je t’en supplie, relâche - moi ! cria - t - elle en pleurant, sentant la peur lui déchirer les entrailles.
Le regard écarlate du Holheim se tourna vers elle avec un air froid et effrayant tandis qu’il s’adressa à elle d’une manière en accord à l’expression qu’il arborait.
- J’ai dit en silence.
Aussitôt, une autre liane vint se déployer, passant cette fois - ci devant la bouche de la jeune fille pour faire office de bâillon. L’attention de l’adolescent se reporta alors sur celui qui semblait être son adversaire en cette nuit. Alors que quelques bruits émanaient d’Olivia qui tentait de se débattre, Haseo sourit à nouveau avec un air toujours aussi prétentieux. Le jeune homme se courba légèrement en avant, prenant ses appuis en faisant glisser ses pieds sur la caillasse du sentier où il se tenait, dévisageant le “Légion”, comme il le nommait si allègrement. Ce dernier fit alors de même, préparant apparemment un nouvel assaut, ce qui ne sembla pas perturber son opposant. Alors que tous deux se fixaient sans cligner des yeux, de peur de laisser une opportunité d’agir à l’autre, Haseo sentait son coeur battre à tout rompre. L’excitation parcourait son corps à la manière d’un courant électrique qui laissait un tremblement léger se manifester, en particulier dans ses jambes. Son rictus se fit plus carnassier, dévoilant la dentition du grand brun qui attendait la moindre opportunité d’attaquer. Olivia resta silencieuse face à cette étrange atmosphère. De là où elle était, elle n’avait l’impression que de voir deux loups se préparant à se battre ente eux, se tournant autour avant de passer à l’assaut. Cependant, face au géant qu’était le garde du corps, Haseo faisait plutôt chétif et ne semblait guère avoir l’ombre d’une chance, ce qui ne semblait pas le perturber plus que cela.
C’est alors que l’homme qui se tenait face à lui se déplaça à nouveau avec une célérité toujours aussi impressionnante. Son poing rencontra cette fois - ci la paume de main de l’adolescent qui serrait les dents sous la force du choc qu’il avait subit. En effet, si la puissance du coup en lui - même n’était guère différente de la normale, la vitesse de celui - ci semblait démultiplier la force qu’il contenait. Le choc fut pour le moins rude, mais Haseo laissa sa main se refermer sur le poing de son adversaire avant de tirer celui - ci vers lui pour le frapper au niveau du bas du ventre à l’aide de sa jambe. Mais cette action fut bloquée par le garde du corps qui saisit le genou avant que celui - ci ne puisse le toucher. Se baissant légèrement pour accomplir cette action, il avait approché légèrement son visage de celui de l’adolescent qui en profita pour donner un violent coup de tête contre le front de son opposant. Ce dernier recula alors, rompant tout contact avec celui qui venait de le frapper. Le coup semblait néanmoins assez violent pour laisser une marque rougeâtre sur le haut du crâne du Légion qui ne montrait pourtant aucun signe de douleur.
Soudain, voyant que son adversaire portait sa main dans son dos, Haseo mit la sienne sous son manteau. Tous deux se retrouvèrent alors à se braquer mutuellement avec une arme à feu. Cependant, l’adversaire du garde du corps sortit une deuxième arme qu’il braqua cette fois - ci sur Olivia. Celle - ci restait attachée à l’arbre, gémissant et pleurant, horrifiée du spectacle qui se déroulait devant elle. Alors que celui qu’elle considérait comme un ami la visait, ce dernier se tourna vers son adversaire en affichant un large rictus. Il savait pertinemment que l’objectif de cet homme était de protéger à tout prix la fille Anderson. Il était facile alors de se douter de ce à quoi pensait le jeune Holheim. Tandis qu’il pressa la détente de l’arme tournée vers Olivia, le majordome usa de sa vitesse pour se retrouver devant celle - ci, recevant le coup à sa place au niveau de son épaule droite. Les gémissements de la jeune fille s’intensifièrent, mais ce fut lorsqu’elle vit la blessure de son protecteur qu’elle se tut, encore plus abasourdie et apeurée que précédemment. Là où le sang aurait du couler avec abondance, ce ne fut en effet qu’un tas d’insectes grouillants qui se répandit sur le sol, plusieurs milles pattes et autres créatures du genre gesticulant vivement. Maintenant, tout était clair dans l’esprit de l’adolescente. La personne qui la protégeait depuis si longtemps n’avait rien d’humain. Elle tourna alors son regard vers Haseo, scrutant son regard écarlate qui semblait indiquer que lui aussi n’était pas comme le commun des mortels. A cela, l’expression carnassière qu’il afficha en souriant laissait la pauvre Olivia en état de choc face à ce duel de monstres.
- Peu importe ce qui lui arrive, un Légion obéit toujours aux ordres de son maître. Ce cher David Anderson ne t’a pas confié une tâche facile. affirma Haseo avec un ton calme et amusé, braquant cette fois - ci ses deux armes vers la créature qui restait ainsi devant lui. Ne t’inquiètes pas Olivia. Une fois que j’aurai terminé, je te détacherais et t’expliquerais de quoi il retourne. En attendant, regarde la vérité que ton père te cache depuis toujours.
Sans une once d’hésitation, il pressa alors plusieurs fois la détente, laissant les deux chargeurs se vider rapidement jusqu’à ne plus avoir de munitions en stock. L’adulte subit à plusieurs reprises les coups, laissant toujours autant d’insectes jaillir de son corps à chaque impact avant de s’effondrer sur la pelouse encore humide de Hyde Park. Olivia regardait l’homme qui se tenait devant elle chavirer ainsi, stupéfaite et choquée au point de ne plus parvenir à pousser le moindre cri, comme si sa gorge bloquait les sons qu’elle voulait émettre. Haseo s’approcha alors, regardant le corps de la créature remuer encore avec quelques spasmes, sa main se levant en direction du jeune assassin. L’expression de celui - ci se fit alors plus froide tandis qu’il tendit sa paume de main en direction de cet adversaire au bord de la mort.
- C’est terminé maintenant. Il ne te reste plus qu’à disparaître dans les limbes de l’obscurité. lança - t - il avec un ton indifférent au sort de son opposant.
Une étrange vapeur noire sembla alors recouvrir le Légion tandis que les yeux rouges de son meurtrier brillaient d’une lueur effrayante, comme s’ils étaient parcourus par un fleuve écarlate dont l’écoulement ne serait visible qu’au sein de ses iris. Lorsque la vapeur eut enveloppé l’homme en entier, ce dernier sembla alors s’enfoncer dans celle - ci, disparaissant comme s’il coulait dans une flaque obscure et brumeuse. Lorsqu’il eut totalement disparu, les yeux du jeune Holheim reprirent une teinte plus sombre, proche alors de la couleur d’un grenat n’étant guère exposé à la lumière. Il tourna son regard vers Olivia qui l’observait en laissant couler ses larmes le long de ses joues. C’est après avoir soupiré et rangé ses deux armes dans leur étui respectif que le jeune homme s’adossa à l’arbre auquel l’adolescente était attachée, évitant de regarder celle - ci en lui parlant.
- Maintenant que nous sommes seuls tous les deux, je vais pouvoir t’expliquer ce qui vient de se passer devant toi. Je vais te retirer ton bâillon mais tu dois cependant me promettre de ne pas crier. Si la barrière de protection que j’ai installé empêche les bruits de filtrer de l’intérieur vers l’extérieur, j’ai cependant horreur d’entendre hurler à mes oreilles. dit - il avec un naturel déroutant.
Après quelques secondes pendant lesquelles Olivia eut bien du mal à assimiler les paroles de son interlocuteur, elle hocha la tête lentement, tremblant toujours autant. D’un simple geste de sa main droite comme s’il chassait un insecte, Haseo fit ainsi disparaître la liane obscure qui empêchait la jeune fille de parler. Celle - ci resta cependant silencieuse, ayant trop peur pour s’exprimer ou même pour réfléchir à ce qu’elle voulait dire. Ce fut cependant l’assassin qui reprit la conversation.
- Avant tout, tu dois te demander ce que je suis ou même ce qu’était la créature que je viens d’abattre et qui assurait ta protection. Ma nature étant plus complexe à définir, je vais te parler de ce monstre qui vient de disparaître. dit - il en croisant les bras, fermant les yeux comme s’il récitait une leçon apprise par coeur. Il s’agit d’un Légion. C’est une catégorie de démon mineur excessivement répandue. En vertu de leur manque cruel de capacité, leur intrusion dans ce monde ne fait pas l’objet d’une quelconque restriction, même si, comme tu as pu le constater, leur ténacité est des plus irritantes qui soient.
L’adolescent soupira alors pour marquer une légère pause dans son récit, comme si raconter des faits qui étaient pour lui une évidence l’ennuyait au plus haut point, le tout sous l’oreille attentive et toujours aussi apeurée d’Olivia.
- Ce genre de créature est, comme tu t’en doutes, trop faible et stupide pour agir de son propre chef. Les seuls personnes aptes à commander ce genre de chose sont tout bonnement des individus ayant des affiliations avec les forces occultes. Là, je risque de devenir un peu complexe, arrête moi si tu ne comprends pas.
Il se décolla alors de l’arbre contre lequel il était appuyé pour se tenir en face de la jeune Anderson. Celle - ci l’observait avec des yeux toujours aussi écarquillés.
- Seuls deux types de personnes peuvent commander des Légions. Les contractants, c’est à dire des personnes ayant vendu leur âme à un démon en échange de pouvoirs plus ou moins importants. Bien sûr, la nature des pouvoirs dépend du démon. Sache cependant qu’il existe deux types de contractants. Il y a ceux dont l’âme sera directement envoyée en Enfer une fois leur vie terminée pour servir le démon avec lequel ils ont pactisé. Mais il y a aussi ceux dont l’âme sert d’aliment aux démons afin que ces derniers augmentent leur propre puissance. Cela signifie généralement que le démon en question se trouve dans ce monde pour protéger son contractant, mais également y mener ses petites affaires. En d’autre terme, l’espérance de vie du contractant s’amenuise à chaque fois que le monstre utilise sa force. Evidemment, la créature en question demeure aux ordres de l’humain avec lequel il a pactisé jusqu’à la mort de celui - ci..
Marquant un temps mort à la suite de cette explication assez rapide, le jeune garçon regarda son interlocutrice dans les yeux pour tenter d’y déceler le moindre questionnement. Mais celle - ci semblait toujours réfléchir à ce que venait tout juste de lui dire Haseo.
- Bien, maintenant que tu as vu la première catégorie d’occultistes, je peux t’expliquer la seconde. Pour ma part, je considère celle - ci comme la plus fanatique est dangereuse. Il s’agit des personnes qui ont accepté d’être possédé par un démon. Pour simplifier, disons juste qu’ils offrent leur corps au monstre pour que celui - ci puisse interagir dans ce monde... même si ses facultés sont grandement diminuées à cause du manque de résistance du corps dans lequel il réside. Après tout, aucun démon ne pourrait user de toutes ses capacités dans un corps aussi fragile que celui d’un humain. lança - t - il ironiquement, sachant pertinemment que cela ne risquait sûrement pas de faire rire Olivia. Ton père appartient à la première catégorie d’occultistes. Quant à savoir quel type de pacte il a passé, ça je n’en ai aucune idée. Toujours est - il qu’il est le contractant d’une créature démoniaque répondant à l’appellation de Béhémoth. C’est un démon d’une grande puissance mais, soyons honnêtes, il n’a pas vraiment le cerveau d’un génie. Il faut cependant que tu saches qu’un contractant ne choisit pas le démon avec lequel il pactise. Ce dernier dépend de celui qui l’invoque... et cela marche généralement par association. Qui se ressemble s’assemble.
- Mais... mon père n’a jamais... commença à balbutier la jeune fille avant d’être coupée par Haseo.
- Ton père appartient à une organisation dont je fais parti et qui regroupe un grand nombre de contractants démoniaques. A vrai dire, il n’y a aucun humain “normal” au sein de cette association. Nous répondons juste au nom d’Emissaires. Enfin... lorsque je dis nous, je devrais plutôt dire “ils”. Je n’en fais pas encore officiellement parti. dit - il avec une expression pour le moins piquée.
- Et quel rapport avec moi ? demanda timidement Olivia, appréhendant la réponse.
- Ton père est comme le démon avec lequel il a pactisé. Son intelligence est comparable à celle d’un enfant de primaire. Il avait en charge une importante somme d’argent suite à plusieurs “investissements” de la part de ses confrères mais, il semblerait qu’il y ait plus de monnaie rentrée chez lui qu’il n’en est sortie. C’est pour cela que l’on a envoyé mon tuteur ici. Mais ce dernier étant pour le moins indisponible, c’est moi qui ai du prendre la suite choses en mains. lança - t - il en se grattant le sommet du crâne avec un air plutôt gêné.
- Et toi tu es aussi un de ces... contractants ?
- Non, en aucune manière. Je fais parti d’une autre catégorie d’individus qui constituent l’organisation. Vois - tu, lorsqu’une personne passe un pacte avec un démon, son âme s’en trouve dénaturée. Mais, lorsque des personnes ayant déjà passé un contrat avec un habitant des enfers se mettent à vivre normalement, à fonder une famille et à avoir des enfants, il est normal que ces derniers ne soient pas tout à fait... normaux. Si une nouvelle âme née de l’union de deux individus en prenant une part chez chacun d’eux... et que d’un côté, l’âme ne soit pas parfaitement normale, il est possible d’avoir quelques anomalies. En général, les enfants nés d’une union post - pacte sont des humains normaux... à la différence qu’ils se retrouvent dotés de certaines facultés sans même avoir besoin de faire appel à un démon. expliqua l’adolescent, ayant visiblement de plus en plus de mal à trouver ses mots. On nomme cette catégorie d’occultistes des “Médians”.
- Et tu es l’une de ces personnes ? demanda intriguée Olivia.
- Pas vraiment. Mais je m’en rapproche. Disons que certaines créatures qui ne sont pas de ce monde ont un “droit de passage” pour se rendre dans celui - ci. Mon père était une créature répondant à l’appellation d’Ombre. Je ne sais pas grand chose de cette espèce de démon, les traces de leur existence étant pour le moins rarissimes. Cependant, tu connais sans doute la chanson. Vilain garçon rencontre gentille demoiselles et quelques années plus tard, me voici me voilà.
L’art d’expliquer un tel fait de manière pour le moins ironique de la part de Haseo fit hausser un sourcil à la jeune Anderson. Cette soudaine expression entre deux spasmes dus à ses pleurs, brisant le sérieux de la conversation, laissa place à un silence pour le moins pesant. Mais l’adolescent se reprit rapidement, s’écartant de son interlocutrice pour continuer son explication.
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Haseo Holheim
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MessageSujet: Re: Les Apôtres Noirs   Les Apôtres Noirs EmptyVen 17 Oct 2008 - 11:52

- Tout ce que je sais des Ombres, c’est qu’elles ont la faculté pour le moins intéressante de commander à l’obscurité de manières plus ou moins diverses.
Sous ses pieds commença alors à apparaître la même brume noire qui avait enseveli le Légion quelques instants plus tôt. Mais la démonstration ne s’arrêta pas là, plusieurs étranges cordes noires se déployant tout autour de lui, ondulant nonchalamment à la manière de serpents.
- La caractéristique la plus flagrante de cette espèce est de disposer d’une couleur d’yeux pour le moins particulière. Mais je suppose que tu t’en étais rendu compte depuis un moment. affirma - t - il en pointant ses iris écarlates de son index droit.
Le regard d’Olivia se baissa alors tandis qu’elle se remit à pleurer. L’Ombre s’interrogea quant à elle sur les raisons de la soudaine reprise de ces sanglots. La discussion, même si elle était tenue dans un cadre des plus particuliers, n’avait pourtant rien d’offensante à ses yeux.
- Cela veut dire que... depuis le premier jour, tu m’as menti. sanglota la jeune Anderson, laissant sa chevelure retomber devant son visage.
- Oui. C’est moi qui ai fait en sorte que tu tombes à l’eau en remuant ta barque par - dessous à l’aide des mes facultés. J’avais pour ordre de me rapprocher de toi. Une fois ce point réglé, je devais juste m’introduire chez toi pour collecter quelques informations. Poser de quoi pirater l’ordinateur de ton père depuis chez moi fut plus facile que prévu étant donné que tu m’as invité assez souvent. Une fois le fait établi que ton père avait bien détourné des fonds pour son propre profit, je devais faire en sorte d’avertir celui - ci. répondit - il froidement, énonçant les faits comme on lit une liste de courses.
Les sanglots de la jeune fille cessèrent alors lorsqu’elle écouta la fin du récit de cet individu qu’elle avait considéré comme un véritable ami et dont elle n’aurait jamais soupçonné une telle capacité à manipuler son entourage. Elle releva alors lentement la tête, pour bien le regarder dans les yeux. Mais l’adolescent ne détournait pas le regard, affrontant à la fois la tristesse et la haine qu’il lisait sur le visage d’Olivia.
- Et maintenant ? Qu’est - ce que tu vas faire ? demanda - t - elle, inquiète, avec une voix faible et tremblante.
- Ton père a passé un pacte avec le Béhémoth après ta naissance. Tu es par conséquent une humaine tout ce qu’il y a de plus normale. Pour ma part, je ne tue pas la catégorie d’êtres à laquelle tu appartiens. Mais... dit - il en tournant le dos à la jeune fille avant de faire un rapide geste de la main, laissant les cordes noires qui attachaient Olivia se détendre et disparaître pour la libérer.
- Mais ?
- Mais mon tuteur sait très bien que je suis comme cela. Actuellement, il doit sûrement nous observer. Cet idiot a cru bon de me faire croire qu’il était encore malade depuis le début de cette affaire. Mais je sais qu’il voulait juste me tester. Si j’ai raison, actuellement, ta tête est dans sa ligne de mire. A peine tu feras quelques pas qu’une balle viendra te frapper en pleine tête... et tu mourras. C’est cela... l’avertissement des Emissaires pour ton père.
La fille Anderson se remit alors à pleurer, regardant le sol et laissant ses larmes tomber sur la pelouse du parc. Ses sanglots se firent plus bruyant alors que Haseo restait dos à elle pour ne pas regarder ce spectacle. Après quelques secondes, elle s’essuya les yeux, ne laissant plus le bruit de ses pleurs retentir à l’oreille de l’Ombre qui se trouvait devant elle. La voix avec laquelle elle s’adressa à Haseo fut alors plus douce, comme avant qu’elle ne découvre l’ignoble vérité.
- Haseo, je... avant, je voulais te dire quelque chose. Avant de savoir tout cela, je te prenais pour mon ami. Ce que tu as fait est impardonnable. Je ne veux pas que tu penses à ma mort en te disant que si ce n’est pas toi qui a tiré, tu n’es pas responsable. Je t’ai fait confiance... je t’ai considéré comme un proche. Et... je t’ai même... je t’ai même ai.. balbutia - t - elle en s’avançant vers le jeune homme.
Un bruit sourd retentit alors dans tout Hyde Park, coupant Olivia dans sa phrase qu’elle ne put terminer. Son interlocuteur ferma les yeux à cet instant, ne laissant que ses oreilles être témoin de ce qu’il savait inévitable, entendant alors le corps de la jeune fille tomber lourdement sur le sol. Ne se retournant même pas, il leva la tête pour ouvrir lentement ses paupières à moitié. Son visage était alors vide de toute expression tandis qu’il parla d’une voix à peine audible.
- Je sais...
Restant alors dos au corps gisant de la jeune Anderson, Haseo mit ses mains dans ses poches avant de soupirer, restant ainsi à contempler la lune. Tandis qu’il tourna alors son regard vers sa droite, il finit par entendre des bruits de pas qui se rapprochaient lentement. Il ne fallut que quelques instants pour apercevoir une silhouette qui se dessinait de plus en plus distinctement, traversant le parc avec à la main gauche une petite valise. L’autre main tenait quant à elle un long instrument qu’elle gardait appuyée contre son épaule. La nature de l’objet était difficile à discerner à cause de l’obscurité de la nuit, mais il devenait de plus en plus évident qu’il s’agissait d’un fusil assez long. Sans même sourciller, Haseo reconnut sur le coup Albert Simon, ce dernier stoppant ses pas à quelques mètres de son jeune apprenti.
- Alors comme cela, tu savais que j’étais là ? demanda - t - il intrigué.
- C’était plus qu’évident. Depuis que je te connais, tu n’as jamais mis plus de quelques jours pour te remettre de tes blessures ou d’un changement de corps. répondit l’adolescent, restant on ne peut plus calme sans même bouger. Tu ne m’as jamais montré un seul moment de médiocrité concernant tes capacités. Il serait étonnant que cela change aujourd’hui.
- Tu n’allais pas la tuer au final, n’est - ce pas ? interrogea l’assassin en baissant ses yeux vers le corps inerte de la jeune fille.
- A quoi bon ? Tu étais là, Tu sais très bien que j’évite de tuer de simples humains n’ayant aucun moyen de se défendre.
- Et si je n’avais pas été là ? Après tout, cette enfant nourrissait des sentiments pour toi.
La voix de Simon se fit plus sévère, dénuée de toute émotion ou compassion lorsqu’il prononça ses paroles. La manière de parler si violemment de choses aussi troublante semblait être volontaire, comme pour blesser Haseo. Mais au grand étonnement du maître, le disciple n’eut pas du tout la réaction escomptée.
- Ce n’étaient pas des sentiments sincères. Je les ai juste provoqué. répondit l’adolescent le plus naturellement du monde.
- Provoqué ? Comment diable pourrais - tu provoquer des sentiments ? demanda Simon en posant son fusil à terre, le tenant par le canon.
Haseo prit alors une profonde inspiration avant de soupirer, comme s’il répugnait à expliquer ce qui pour lui semblait excessivement simpliste au point d’en être évident.
- Cette fille était surprotégée par son père. Dans cette optique, sa vie était naturellement monotone et ennuyeuse. Le fait de la faire tomber à l’eau et la sauver signifiait inclure un élément perturbateur dans une routine qu’elle répugnait.
Le jeune assassin tourna sa tête vers son interlocuteur, ne montrant visiblement aucun trouble quant à la cruauté des propos qu’il tenait, comme si cela lui semblait être une loi indubitable de la nature. Voyant qu’il avait toute l’attention de son tuteur, il reprit son explication avec toujours autant de froideur.
- Etant moi - même cet élément de trouble, je lui devenais par la même occasion précieux, car si je disparaissais, elle serait alors retournée vers sa vie de pauvre princesse gâtée. Par la suite, je suis apparu comme la seule personne de son entourage à pouvoir l’approcher, les autres étant constamment rejetés par l’autorité paternelle qui veillait à laisser sa fille dans son cocon. Cela n’a alors fait qu’accentuer ses sentiments. De plus, contrairement à toute personne normale, la pression d’être constamment surveillé par son père ne me dérangeait pas. N’importe qui dans ma situation aurait évité de revoir Olivia à cause de cela. En agissant ainsi, je suis pour ainsi dire devenu “celui qui accepte le monde dans lequel elle vit”.
Tout au long de ses paroles, l’air du jeune homme se fit de plus en plus froid, une impression des plus effrayantes ressortant alors de son regard écarlate qui se faisait de plus en plus intense. Albert observait son disciple avec un air mêlant dégoût et étonnement tandis que ce dernier continua de révéler l’ignoble stratagème qu’il avait utilisé.
- Tu comprends maintenant pourquoi ces sentiments étaient provoqués, Simon ? J’étais le seul être qui acceptait Olivia Anderson telle qu’elle était. La pression de son garde du corps, ses caprices, son énervante manie de tout rapporter à elle. J’étais la seule échappatoire qu’elle avait pour fuir sa vie méprisable, le tout sans la juger et en lui donnant les conseils qu’elle désirait entendre. Crois - tu réellement que les choses auraient put être autrement ?
- Il semblerait que tu ais soigneusement préparé cela à l’avance. répondit Albert avec un ton sarcastique.
- Exécuter une mission d’infiltration d’une autre manière serait suicidaire. Je pensais que tu m’approuverais.
- Oh mais j’approuve, ne t’inquiètes pas. C’est juste qu’en exposant les faits de cette manière, tu deviens à mes yeux quelqu’un d’absolument détestable. reprit Simon avec un léger sourire amusé.
- Nous ne sommes pas fait pour être aimés. La première chose que tu m’ais apprise, c’est qu’un bon assassin au sein de l’Organisation est un meurtrier haïssable. Je ne fais que mettre en pratique ce que tes leçons.
Le tuteur du jeune Holheim afficha alors un large sourire carnassier avant de s’agenouiller, posant sa mallette devant lui. L’ouvrant d’une seule main, il finit par démonter son fusil pour en ranger soigneusement chaque partie de celui - ci à la place qui leur était réservée. Ce ne fut que lorsqu’il se releva qu’il regarda son disciple dans les yeux avec un air satisfait.
- En effet Haseo, tu as parfaitement assimilé tout ce que je t’ai enseigné durant les douze dernières années. C’est pourquoi je peux désormais te le dire. Tu passes ce test avec excellence.
- J’aimerai tout de même que tu me dises de quoi il retourne, vieillard. Je n’aime pas qu’on me mette au défi sans me donner de raison précise, et surtout en me prenant pour un idiot comme tu l’as fait. répondit l’adolescent, posant sa main droite sur sa chevelure noire en se grattant l’arrière du crâne. Franchement... au lieu de jouer les malades, tu aurais mieux fait de m’expliquer de quoi il retournait. Cela m’a plus tracassé qu’autre chose.
- C’était le but de cette manoeuvre. Un petit handicap si je puis dire. lança Albert en riant très légèrement. Je voulais savoir si tu étais capable de te concentrer en sachant que quelque chose ne tournait pas rond. Cela t’as poussé à donner une place à l’imprévu dans tes prévision et à renforcer ta vigilance, je me trompe ?
Haseo soupira alors avec un air excédé. Sourcillant légèrement, il n’avait surtout pas apprécié le manque de confiance de la part de son mentor concernant cette opération. C’est avec une voix plutôt irritée qu’il s’adressa à celui - ci.
- Toujours est - il que j’aimerai savoir la raison de ce test, maintenant que tout est terminé.
- Cela mon jeune ami, je te le dirai une fois rentré. Tu devrais savoir que malgré l’utilisation d’une barrière, il ne vaut mieux pas rester trop longtemps sur une scène de crime. Partons d’ici, Alastor se chargera de la mise en scène en prévenant Monsieur Anderson qu’il vient de perdre un de ses biens les plus précieux.
Sans même contester les dires de son père adoptif, l’adolescent sortit de sa poche ses écouteurs qu’il remit à ses oreilles. Ce fut cette fois le son d’une symphonie qui filtrait au travers de ceux - ci, laissant une touche de mélancolie derrière le passage des deux êtres qui quittaient le parc d’un pas lent mais assuré.
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